Bref quoiqu'il en soit les plans séquences et l'ambiance d'irréversible m'ont laissé sur le cul, et Enter the Void me semblait très ambitieux et qu'il valait le coup d'oeil. Il faut être ancré, consacré, concentré sur un film pareil. Après un générique voulu tape à l'oeil, on est transporté subjectivement dans la tête d'un gentil junkie, un peu dealer, qui tente de vivre à Tokyo avec sa soeur. ENTER Premier trip du film en mode animation lecteur windows media lorsqu'il se prend une pipe de DMT, mais que dis-je, ce film est un véritable trip! 2H 30 de prouesse cinématographique, la caméra quitte la 1ère personne dès la mort de Oscar en s'élevant en hauteur. C'est psychédélique, fascinant, passionnant, sincère.. lorsque la vie de celui-ci défile devant ses yeux on sent le réalisme des souvenirs qui ne sont jamais trop précis et inutiles mais des images qui nous marqueraient tous jusqu'à l'âge d'adulte. Le cinéaste passe son temps à opposer l'innocence de l'enfance ou l'être maternel aux expériences matures, drogue et sexe qui comblent le quotidien du protagoniste posé. Les éléments se rassemblent, l'histoire se construit. Dans Irréversible, Noé nous racontait son scénario à l'envers, dans Enter the Void il est diagonal. Cela peut sembler ennuyeux, mais la beauté et la couleur des images ne peut pas laisser indifférent, on est transporté et on plane sur ce voyage intense.
On se retrouve dans l'inconscience et ce qui passe autour de la mort d'Oscar en suivant les théories bouddhistes dont le cinéaste assume la croyance dans ce film. Culpabilité, Lacheté etc encore une fois tous les sentiments et défauts humains passent à la moulinette Noé et on reste sur le cul même si certains éléments tournent à la répétition vers certains moments.
Dans la dernière demie-heure, on a un peu l'impression de passer à un porno et on sent un peu que les scènes de fesses par des acteurs X japonais surpayés servent à combler un certain vide scénariste. Là où le réalisateur utilisait le plafond et l'effet de rapidité pour transiter ses séquences inversés dans irréversible, ici il utilise les éléments de profondeurs pour enchaîner les scènes. Et c'est donc après un vagino-shot (ou l'un des plans les plus débiles du 7e art depuis la femme qui s'approche embrasser la caméra de face dans The Lodger d'Hitchcock: la comparaison est extrême mais c'était aussi pour dire que c'était cool qu'on ait retrouvés ses premiers films en Australie) qu'on assiste à une naissance finale. Et puis on se dit finalement qu'en fait Gaspard sait se qu'il veut et sait terminer ses idées. La mort ouvre le film, la naissance (réincarnation bouddhiste du coup) le clôture. THE VOID
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On ne rigole plus, Sequestrados est un film particulièrement dur et inattendu sur la séquestration d'une paisible famille composée de deux parents et de leur fille de 16 ans qui viennent d'emménager dans une belle maison par quelques malfrats cagoulés sans morale ni remords pour la plupart ne cherchant juste qu'à vider les cartes bancaires des innocents et de ravager leur vie. Kidnapped ou Kidnappés lorsqu'il sortira en salles françaises juillet 2011, est donc un thriller concis, inattendu, choquant qui sera le premier film d'un cinéaste apparemment prometteur du nom de Miguel Angel Vivas. Nous tenir en haleine 1h 22 dans un endroit clos c'est compliqué, et il a su relever ce défi. Une claque qui démarre dès la magnifique première séquence filmant un autre cas d'enlèvement qui nous annonce déjà un film époustouflant à base de sublimes plans séquences et de Split-screens très réussis.
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C'est clair qu'un film pareil est surtout dû à son casting, ou plus précisément son duo d'acteurs, sa fusion interdite entre deux excellents comédiens : Mark Whalberg - déjà dirigé par le cinéaste en question - (Les Infiltrés, Max Payne) tenant du rôle de Micky depuis 2005 et s'étant entraîné pour celui-ci depuis toutes ses années, et Christan Bale qui pose son costume de Batman vu par Christopher Nolan entre autres pour remplacer Brad Pitt dans la peau de Dicky, et nous livre une interprétation incroyable de son personnage survolté au grand coeur. Et en plus de ça le duo ressemble amplement aux vrais personnages que l'on peut apercevoiraperçevoir dans le générique. Ces deux numéros donnent un ton convivial encore plus renforcé par un casting dans lequel est présent des personnages qui jouent leur propre rôle (Mickey O'Keefe, Sugar Ray...), à une réalisation plus que sublime aux plans précis et rythmée par une BO à base de Breeders, Led Zeppelin ou encore Red Hot Chili Peppers.
Différent de Raging Bull (quoique ressemblant par sa relation de frères illustrée par De Niro/Pesci dont le ring sépare sur celui-ci) ou Million Dollar Baby, The Fighter sait donc plus que faire plaisir au spectateur dans un moment très agréable en salle obscure éclairci par des purs combats de boxe tenant le suspense et des dialogues ou situations toujours amusants qui donnent ce ton à la fois comique subtil et presque émouvant, sans jamais tomber dans la grosse production américaine. En tout cas, les oscars décernés à Christan Bale et Melissa Leo (alias Alice Ward, la mère) respectivement dans les seconds rôles masculins et féminins sont bien mérités, et si ça tenait qu'à moi, l'oscar mondial du meilleur acteur reviendrait à Bale. Un film passionnant sur une histoire de boxe insolite traînant dans le Massachusetts que l'on doit absolument voir.
Hannibal Lecter mange pour prouver son mécontentement ou pour le bien de la société les tribus de Cannibal Holocaust cherchent juste à se faire plaisir et à se nourir .. Là le concept du film est plutôt simple : selon une vieillerie indienne, manger un corps humain revient à s'emparer de son âme, et une addiction se crée aussitôt. Si il est simple, il est efficace. Le cannibalisme n'a jamais été traité de cette façon, et je pense n'avoir jamais vu un film qui l'illustrait aussi bien. Parce que là c'est un plaisir malsain, auquel personne ne peut y remédier. Nous sommes tous des animaux et nous pouvons nous manger à n'importe quel moment, il suffit d'y avoir goûté, mais le capitaine John Boyd interprété par Guy Pearce (démineurs, le discours d’un roi plus récemment) est prêt à y remédier.
La réalisatrice Antonia Bird (Face et Prêtres qui mettaient déjà en scène Carlyle) parvient donc à nous filer des frissons sur un décor qui file le vertige (montagnes glaciales californiennes) et surtout soutenu par une sublime musique oscillant entre farandoles irlandaises au violon, guimbardes, accordéon et arrangements électroniques, composée par le leader de Blur et créateur de Gorillaz, le fameux Damon Albarn en collaboration avec Michael Nyman. Il donne cette ambiance unique très particulière à ce film, dès les premières scènes (la bataille, les cadavres..) à séquence finale, apocalyptique jusqu'au dernier plan qui nous laisse sur le cul. Original, unique, sanguinolent et corrosif : Un film à voir parce qu'il inscrit un nouveau genre entre Western et film d'horreur d'une morale absurde et ironique, une fois que vous y aurez goûté vous ne vous en passerez plus. Ca s'appelle Vorace, et ça vous glace le sang, vous file les crocs et si vous êtes assez indulgents un rictus pourra se former sur vos lèvres gercées et un rire jaune sortir de votre bouche. Miam.
You are who you eat !
Je le dirais jamais assez, Des Hommes et des Dieux reste le meilleur film français de l'année et mérite bien le grand prix de Jury sur la croisette, et son succès au box-office. Xavier Beauvois met en scène une équipe de prêtres tous aussi excellents au niveau de jeu d'acteur et complices (mention spéciale à Lambert Wilson et Michael Londsale). Remet en perspective les véritables valeurs de la religion (l'apaisement, la réflexion) et signe au final un film émouvant où chaque plan et chaque parole sont sacrées. Un saint-Graal. (*Lire la chronique)
Je pense que le meilleur film français de l'année portera le nom d'une moto mythique. Mammuth est une pure merveille pleine d'une poésie, né de la plume et de la caméra des deux Grolandiens : Gustav Kervern et Benoît Délépine (A qui l'on doit Avida et Louise-Michel). A-t-on déjà vu un Gérard Depardieu zen, innocent et qui ne s'énerve jamais? Voici un profil de retraité, qui a pour cadeau un puzzle pour son départ. Il a travaillé depuis ses 16 ans, et il a pas bronché. Il s'emmerde donc, et part en solitaire pour trouver ses fiches de payes dans les différents boulots qu'il a exercé. Dans sonc chemin, il croisera Poelvoorde (qui fait du Poelvoorde, mais c'est toujours marrant), Dick Annegarn en gardien de cimetière, Mouglalis en fausse handicapée, Bouli Lanners en recruteur schizophrène, Kervern, le dessinateur Blutch en employé de caisse... que du beau monde ma foi (et puis y a aussi Isabelle Adjani à la chirurgie ésthétique en amour perdu). Le film prend de manière sombre les gens dans leur plus profond désespoir, et traite de sujets difficiles comme la solitude, l'ennui ou l'incompréhension et la tendance désagréable, la méchanceté des gens. Enfin un film qui fait vivre le cinéma français!
Comment un film alliant Jean Dujardin et Albert Dupontel (mon acteur français favori) respectivement dans le rôle d'un écrivain et de son cancer, mis en scène par le maître du décalé Bertrand Blier peut-être mauvais ? C'est bien la question que je me suis posée en rentrant dans la salle étonnamment vide qui projettait Le Bruit des Glaçons que j'attendais depuis un certain moment quand j'ai ouïe parler de la fusion Albert/Jean/Bertrand. A cela s'ajoute Audrey Dana et quelques autres bons acteurs français, avec une BO assez foutraque à laquelle s'intègre des morceaux parfaitement adaptés au décor décalé du film. Le cocktel fait mouche, on rit jaune, on est ravi, rien que pour les dialogues et la performance d'acteur avec ce duo inoubliable que l'on a pas vu depuis Le Convoyeur de Boukhrief.... Après il faut aimer, c'est clair...
Pour le coup, j'ai vu La Princesse de Montpensier dans le cadre d'une avant-première en présence du génial Bertrand Tavernier à qui on doit une partie de l'excellence du bon cinéma français. Avec un casting pareil (Lambert Wilson en état de grâce si je puis dire après son rôle de moine, Gaspard Ulliel, Raphael Personnaz, Grégoire Leprince-Ringuet... et Mélanie Thierry un peu juste selon moi. En plus de ça, on y ajoute un brin de la comédie française avec Michel Vuillermoz acteur d'exception). Mais c'est agréable de passer un moment comme celui-ci, de voir un bon film d'époque de notre Pays, avec un Moyen-âge sordide et une musique de Phillipe Sarde "formidable surtout dans le générique de fin" comme décrit le cinéaste. Après Dans la brûme électrique, Tavernier s'attaque donc à une adaptation d'une nouvelle de Lafayette vraiment très réussie. Il nous a expliqué divers anecdotes à propos du films notamment que le tournage fut hasardeux, les costumes piqués par ceux qui font les Tudors et que Lambert Wilson a presque rien demandé en salaire pour sa performance remarquable... Discuter avec un cinéphile aussi éclairé que Bertrand Tavernier, ça rend obligatoirement fan du 7e art français.
En 2002, Gaspard Noé nous laissait avec Irréversible mettant en scène Albert Dupontel, Monica Belluci et Vincent Cassel dans un film insoutenable mais extraordinaire sur le plan cinématographique... Après avoir réalisé Eva (une série de trois courts-métrages coquins) puis un court We Fuck Alone pour le collectif porno Destricted en passant par des clips (Protège moi de Placebo) il revient sur le long-métrage avec un film particulier qui en a choqué plus d'un. Enter the Void projette la longue errance de l'esprit d'Oscar (joué par Nathaniel Brown) un dealer de Tokyo à la 1ère personne. Un trip psychédélique, hallucinant, sexy, flashy, coloré, taré et révolutionnaire, Quand Gaspard Noé se détache du porno, c'est un foutu bon cinéaste (ses projets : le porno 3D !).
J'ai beaucoup attendu Gardiens de l'ordre parce que j'adore Nicolas Boukhrief (surtout pour le convoyeur en fait...). Je ne suis pas du tout déçu, le film réuni une tripotée de supers acteurs comme Cécile de France, Fred Testot (méconnaissable, le jour il faisait Tata Suzane, la nuit il neutralisait des maîtres-chiens), Nicolas Marié mais aussi le super Julien Boissolier et Gilles Gaston Dreyfus. Ces deux derniers ayant tenus des rôles dans Convoyeur.
L'histoire, c'est du carrêment n'importe quoi mais on se laisse porter par la beauté de l'image et l'action soudaine. Et puis franchement, des bons policiers français y en a pas des masses. Donc bonne surprise, mais on aime ou on aime pas, c'est sûr.
Et il manque Tournée, Les Petits Mouchoirs et surtout Notre Jour Viendra que je vais voir de ce pas
De l'excellent, des découvertes, de la confirmation de cinéastes... tous genres confondus.
Même si le dernier David Fincher (qui nous avait émeut par L'étrange histoire de Benjamin Button et qui a une des filmographies les plus intactes du 7e art), The Social Network est particulièrement génial, je n'arriverais pas à le classer dans les claques... Le film est très bon, brillant, rythmé et Geek. La musique de Trent Reznor (leader de Nine Inch Nails que je connais bien par l'intermédiaire de mon frangin qui est fan invétéré de ce groupe) est extraordinaire, et rappelle le Closer qui passait dans le générique de Seven une dizaine d'annés auparavant. Les acteurs sont impressionants, tant par Justin Timberlake (qui m'a étonné) ou Andrew Garfield mais surtout Jesse Eisenberg excellant dans le rôle du Mark Zuckerberg fondateur du Facebook qui nous domine au quotidien, et que l'on déteste bien comme il faut parce que c'est un geek bien comme il faut. Une réussite comme seul David Fincher sait les faire même si le film n'atteint pas toutes mes attentes fantasmées.
Réalisateur de la trilogie Cube, et de Nothing (deux concepts impressionnants et très bien foutus), Vincenzo Natali nous sort son nouveau film : Splice. Une véritable réussite, menée par deux très bons acteurs avec Adrien Brody et Sarah Polley. Le film est loin d’être américanisé, il démarre un peu dans le genre, et termine dans un véritable Chaos au point où on peut même voir Brody se taper un Alien. Ce dernier est assez attachant, mais maléfique et surtout, extrêmement imprévisible. Du moins son esthétisme tient ses promesses. Après il faut aimer, parce que c’est un genre de Science-Fiction assez bizarroïde sans pitié qui peut choquer les petites âmes sensibles dont la plupart ont plutôt intérêt à se diriger vers Twilight 3, sorti début Juillet, certains m’ont dit que c’était le meilleur des trois... Vraiment, une belle surprise !
Adaptation de la BD culte de Mark Millar, Kick Ass gère de manière époustouflante avec des acteurs vraiment sympas (Mark Strong, Nicolas Cage...), ce film déjà culte est doté d'une excellente BO (Ennio Morricone, The Prodigy, Gnarls Barcley...), un rythme effréné constant, un trash bien dosé et un humour décapant. , j'étais pété de rire du début jusqu'à la fin du film, ce qui m'arrive pas très souvent
Des bonnes comédies noires comme ça, on en voit pas des masses, mais celle ci est vraiment très très réussie. En gros, ça se démarque pas mal des films de supers-héros, et s'en moque carrêment. C'est le genre de films qui permet de passer un bon moment, ni intellectuel ni niais : mais complètement barré. Il faut au moins être amateur de cet humour noir omni-présent pour apprécier... mais en tout cas vous connaissez mon verdict, Kick-Ass m'a boté le cul.
Passage réussi à la comédie pour Faith Akin (Head On, De l'autre côté...), certains diront le contraire mais selon moi Soul Kitchen est une excellente comédie, qui ne manque pas d'humour noir quand il en faut. : Adam Bousdoukos, Moriz Bleibtreu ou Biro Unuël sont en tout cas de très bons comédiens allemands. Sur une BO Funk/Soul très branchée, on se marre comme des petits fous devant la cuisine allemande d'Akin et les tribulations de Zinos et ses amis. Au fond, on réverait tous d'un Soul Kitchen près de chez nous.
I Love You Phillip Morris est loin d'être une mauvaise comédie, mais un film très réussi et engagé par son cynisme sur l'homosexualité en se basant sur l'histoire de Phillip Morris. L'humour est décapant, une fraîche comédie (dramatique) avec un duo Jim Carrey/Ewan Mc Gregor irrésistible. Enfin une production Luc Besson pas mauvaise !
Notre fierté du cinéma français revient avec un film américanisé mais excellent, le remake 3D (oh excuse moi Alexandre...) de Piranha est particulièrement réussi, atteignant le summum du gore presque vers l'insoutenable. Mais c'est à mourir honteusement de rire, même si la 3D ne sert à rien. (*Lire la chronique)
Quelques Malheureuses déceptions choisies au hasard ... (excluant les daubes à souhait qu'il ne sert à rien de présenter) pour faire style que je peux aussi critiquer.