Vendredi 29 avril 2011 à 15:37
Voyage au bout de l'enfer 'The Deer Hunter' (1978) réalisé par Michael Cimino
Avec Robert De Niro, Meryl Streep, Christopher Walken, John Savage, John Cazale...
Synopsis : Cinq ouvriers sidérurgistes affrontent les hauts fourneaux d'une petite ville de Pennsylvannie et partent ensemble chasser le cerf. Parce que c'est la guerre au Vietnam, trois d'entre eux deviennent soldats sur le départ. Deux ans plus tard, la guerre sévit toujours et ces derniers se retrouvent prisonniers dans un camp vietcong...
Ma Critique : Stanley Kubrick filme la préparation militaire de cette guerre et le vif de celle-ci. Françis Ford Coppola en fait une peinture de 3 heures sur son décor et sa psychologie. Oliver Stone choisit de filmer la guerre sur Platoon, Entre Ciel et Terre puis la pré-post guerre sur Né un 4 Juillet pour former une trilogie témoignant son expérience.
En 1978 le génial Michael Cimino (l'année du dragon, les portes du paradis, le canardeur...) donne sa vision de cette guerre trois ans après la fin de ce qu’on pourrait appeler le second indochine. Avec le Pré, avec cette première partie de film célébrant le départ de 3 jeunes hommes Robert De Niro alias Mike, Christopher Walken alias Nick et John Savage alias Steven. ainsi que le mariage de ce dernier. A leurs côtés, d'excellents seconds rôles comme John Cazale qu'on avait vu dans Le Parrain ou encore Meryl Streep particulièrement émouvante. Une heure et demie de fête, d'alcool et de camaraderie. A l'époque au cinéma me racontait un ancien on faisait une intermission/pause avant de redémarrer le film qui terminait sa première partie sur la scène de chasse. Le montage fait un énorme bond en avant et on se retrouve directement devant les hélicoptères bombardant les villages viêtnamiens et l'horreur commence. Après quelques images choquantes, on passe à l'une des séquences les plus dures, les plus violentes que j'ai pu voir dans ma chienne de vie. Rien de plus stressant qu'une roulette russe, on tremble, on panique devant un tel amas d'inquiétude et de désespoir. 30 minutes de guerre sur 3 heures de film ça ne paraît pas beaucoup, mais vraiment intenses et époustouflantes. Plus efficace qu'une 1h 30 de guerre avec Platoon. Mais l'espoir renaît et c'est à partir de là que démarre le Post-Viêt-Nam, le traumatisme. Seulement ce n'est pas aussi pompier que Tom Cruise dans Né un 4 juillet (c'est là que je dis, Fuck Olivier Défoncé !).
C'est pur, réaliste, désespérant.. on voit tous les ravages d'une guerre, l'apocalypse de son décor et les vies qu'elle a brisée. Le malaise est présent jusqu'à la dernière séquence, l'émotion prend place subtilement sans être exagérée. Cela on le doit à des acteurs tous formidables, formant ce groupe de copains soudé et attachant et aussi à une réalisation magnifique signée Cimino qui sait justement émouvoir. The Deer Hunter reste l'un de mes films préférés, une des visions les plus cruelles, les plus efficaces et les plus justes de la guerre du Viêt-Nam, voire même de toutes les autres guerres.