http://all-the-movies.cowblog.fr/images/enterthevoidposter.jpgEnter the Void (2010) réalisé par Gaspard Noé
Avec Nathaniel Brown, Paz de La Huerta, Cyril Roy, Masato Tanno, Oly Alexander...
Synopsis Oscar et sa soeur Linda habitent depuis peu à Tokyo. Oscar survit de petits deals de drogue alors que Linda est stripteaseuse dans une boite de nuit. Un soir, lors d'une descente de police, Oscar est touché par une balle. Tandis qu'il agonise, son esprit, fidèle à la promesse faite à sa soeur de ne jamais l'abandonner, refuse de quitter le monde des vivants. Son esprit erre alors dans la ville et ses visions deviennent de plus en plus chaotiques et cauchemardesques. Passé, présent et futur se mélangent dans un maelstrom hallucinatoire.

Ma Critique : Excellent réalisateur ou obsédé de cul ? L'un n'empêche pas l'autre visiblement puisque notre cher moustachu Gaspard Noé nous conçoit de petites perles qui claquent comme pas possibles lorsqu'il a envie de délaisser le porno. Pas encore une filmographie très conséquente, mais Irréversible m'a juste tué et m'a convaincu du talent et de l'ésotérisme du type qui sait donner une esthétique unique à des sujets et thèmes souvent très mal traités. Le viol est un sujet douloureux et lorsque les français veulent en parler en insistant pas mal sur l'acte on passe pour un beau dégueulasse. C'est le cas de la merde sans nom ou si elle en porte un : Baise-moi . Et je pèse lourdement mes mots pour qu'ils puissent arriver dans la tête de sa réalisatrice Virgine Despentes qui a réussi à signer un des pires films que j'ai pu voir dans mon existence. Là où Gaspard ne donnait aucune âme et une cruauté malsaine dans son plan fixe de 10 minutes sur Monica Belluci sodomisée et battue à mort, l'autre gourde a juste filmé une scène de porno qui passerait sur une chaîne muette du câble à 3h du matin.

 

Bref quoiqu'il en soit les plans séquences et l'ambiance d'irréversible m'ont laissé sur le cul, et Enter the Void me semblait très ambitieux et qu'il valait le coup d'oeil. Il faut être ancré, consacré, concentré sur un film pareil. Après un générique voulu tape à l'oeil, on est transporté subjectivement dans la tête d'un gentil junkie, un peu dealer, qui tente de vivre à Tokyo avec sa soeur. ENTER Premier trip  du film en mode animation lecteur windows media lorsqu'il se prend une pipe de DMT, mais que dis-je, ce film est un véritable trip! 2H 30 de prouesse cinématographique, la caméra quitte la 1ère personne dès la mort de Oscar en s'élevant en hauteur. C'est psychédélique, fascinant, passionnant, sincère.. lorsque la vie de celui-ci défile devant ses yeux on sent le réalisme des souvenirs qui ne sont jamais trop précis et inutiles mais des images qui nous marqueraient tous jusqu'à l'âge d'adulte. Le cinéaste passe son temps à opposer l'innocence de l'enfance ou l'être maternel aux expériences matures, drogue et sexe qui comblent le quotidien du protagoniste posé. Les éléments se rassemblent, l'histoire se construit. Dans Irréversible, Noé nous racontait son scénario à l'envers, dans Enter the Void il est diagonal. Cela peut sembler ennuyeux, mais la beauté et la couleur des images ne peut pas laisser indifférent, on est transporté et on plane sur ce voyage intense.

   

On se retrouve dans l'inconscience et ce qui passe autour de la mort d'Oscar en suivant les théories bouddhistes dont le cinéaste assume la croyance dans ce film. Culpabilité, Lacheté etc encore une fois tous les sentiments et défauts humains passent à la moulinette Noé et on reste sur le cul même si certains éléments tournent à la répétition vers certains moments.

 

Dans la dernière demie-heure, on a un peu l'impression de passer à un porno et on sent un peu que les scènes de fesses par des acteurs X japonais surpayés servent à combler un certain vide scénariste. Là où le réalisateur utilisait le plafond et l'effet de rapidité pour transiter ses séquences inversés dans irréversible, ici il utilise les éléments de profondeurs pour enchaîner les scènes. Et c'est donc après un vagino-shot (ou l'un des plans les plus débiles du 7e art depuis la femme qui s'approche embrasser la caméra de face dans The Lodger d'Hitchcock: la comparaison est extrême mais c'était aussi pour dire que c'était cool qu'on ait retrouvés ses premiers films en Australie) qu'on assiste à une naissance finale. Et puis on se dit finalement qu'en fait Gaspard sait se qu'il veut et sait terminer ses idées. La mort ouvre le film, la naissance (réincarnation bouddhiste du coup) le clôture. THE VOID