Avec Stephen Spinella, Roxane Misqueda, Jack Plotnik, Halley Ramm, Thomas F.Duffy...
Synopsis Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.
Ma Critique
Deux Appareils photos filmant un groupe de personnes observant aux jumelles un moment de cinéma dans la vie réelle, avec un Pneu dévastateur qui roule de lui-même pour tuer les pauvres gens et animaux en leur explosant la tête par le seul pouvoir de la télépathie.. Bon ça valait le coup d’y aller quand même hein !
Avec ce film foutraque et jouissif, Quentin Dupieux devient pour moi un pur réalisateur. Il ose toucher à l’absurde avant-guardiste après être passé chez le duo Eric & Ramzy avec Steak qui avait clôt son côté déjanté, alors qu’il venait de signer au début du deuxième millénaire avec son Nonfilm sur un homme qui se réveille en plein tournage où il est l’acteur, et il tue malencontreusement la plupart des membres de l’équipe du film, et ainsi le reste des gens le suivront sans caméra ni scénario. Il a n’a pas renoué avec son style avec une histoire de chirurgie ésthétique mais avec Rubber et son histoire déjantée de pneu.
L’introduction est splendide, l’acteur Spinella - énormissime de sérieux et de second degré - arrive pour un monologue à la fois cinéphile et existentiel sur la raison d’être. No Reason. C’est seulement à partir de ce moment là, qu’on sait qui va apprécier ou non le film dans la salle. Même si c’est gore (quoique pas méchant), sans pitié et cruel, c’est à mourir de rire. L’ambiance est totalement grotesque, des premiers pas du pneu jusqu’à la réincarnation/révolte. Est-on dans un film ? Je me pose encore la question. D’ailleurs le point de départ de Dupieux était de mettre le film projeté en petit et donner des jumelles aux spectateurs afin qu’ils regardent ces 1h 30 de pur bonheur ciné de loin. La caméra, euh je veux dire l'appareil photo suit en steady cam les gestes et mouvements de ce pneu et lui donne vie sans l'animer par ordinateur pour autant et qui nous donne l'impression d'être sérieusement à la place du pneu. Et ce petit moment d'angoisse pendant qu'il ronronne et se fâche avant explose la tête de l'individu sur son passage par psytolékéchinésie machin (ceux qui ont vu le film comprendront..), qui arrive subitement et mélange des beurks, des sursauts et des fous rires dans la salle obscure.
Un film aussi personnel que sa musique, avec des petites contributions de Gaspard Augé du groupe Justice. Mais même si c’est absurde, on y accroche totalement (ou pas si l’on n’aime pas le genre), c’est Robert le Pneu, et il reste un pneu, certes, et pourtant c’est passionnant. 2 appareils, arriver un film pareil, faut vraiment être complètement jeté pour tenter de sortir quelque chose avec une histoire pareille. Mais Mr. Oizo y est arrivé, et parfaitement bien en plus. Génialissime sur tous les bords et à mourir de rire pour ceux qui ont un peu de mauvais goût et beaucoup de second degré dans les veines. Une perle improbable française, réalisée dans les déserts californiens. Vous ne verrez plus un Pneu dans une décharge comme avant.