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Vous avez dit Cinéma?

Jeudi 11 novembre 2010 à 19:51

http://madmoizelle.com/carnets/horreur/files/2010/09/rubber.jpgRubber (2010) réalisé par Quentin Dupieux
Avec Stephen Spinella, Roxane Misqueda, Jack Plotnik, Halley Ramm, Thomas F.Duffy...
Synopsis
Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.

Ma Critique

 Deux Appareils photos filmant un groupe de personnes observant aux jumelles un moment de cinéma dans la vie réelle, avec un Pneu dévastateur qui roule de lui-même pour tuer les pauvres gens et animaux en leur explosant la tête par le seul pouvoir de la télépathie.. Bon ça valait le coup d’y aller quand même hein !

 
Avec ce film foutraque et jouissif, Quentin Dupieux devient pour moi un pur réalisateur. Il ose toucher à l’absurde avant-guardiste après être passé chez le duo Eric & Ramzy avec Steak qui avait clôt son côté déjanté, alors qu’il venait de signer au début du deuxième millénaire avec son Nonfilm sur un homme qui se réveille en plein tournage où il est l’acteur, et il tue malencontreusement la plupart des membres de l’équipe du film, et ainsi le reste des gens le suivront sans caméra ni scénario. Il a n’a pas renoué avec son style avec une histoire de chirurgie ésthétique mais avec Rubber et son histoire déjantée de pneu.
 
L’introduction est splendide, l’acteur Spinella - énormissime de sérieux et de second degré - arrive pour un monologue à la fois cinéphile et existentiel sur la raison d’être. No Reason. C’est seulement à partir de ce moment là, qu’on sait qui va apprécier ou non le film dans la salle. Même si c’est gore (quoique pas méchant), sans pitié et cruel, c’est à mourir de rire. L’ambiance est totalement grotesque, des premiers pas du pneu jusqu’à la réincarnation/révolte. Est-on dans un film ? Je me pose encore la question. D’ailleurs le point de départ de Dupieux était de mettre le film projeté en petit et donner des jumelles aux spectateurs afin qu’ils regardent ces 1h 30 de pur bonheur ciné de loin. La caméra, euh je veux dire l'appareil photo suit en steady cam les gestes et mouvements de ce pneu et lui donne vie sans l'animer par ordinateur pour autant et qui nous donne l'impression d'être sérieusement à la place du pneu. Et ce petit moment d'angoisse pendant qu'il ronronne et se fâche avant explose la tête de l'individu sur son passage par psytolékéchinésie machin (ceux qui ont vu le film comprendront..), qui arrive subitement et mélange des beurks, des sursauts et des fous rires dans la salle obscure.
 
Un film aussi personnel que sa musique, avec des petites contributions de Gaspard Augé du groupe Justice. Mais même si c’est absurde, on y accroche totalement (ou pas si l’on n’aime pas le genre), c’est Robert le Pneu, et il reste un pneu, certes, et pourtant c’est passionnant. 2 appareils, arriver un film pareil, faut vraiment être complètement jeté pour tenter de sortir quelque chose avec une histoire pareille. Mais Mr. Oizo y est arrivé, et parfaitement bien en plus. Génialissime sur tous les bords et à mourir de rire pour ceux qui ont un peu de mauvais goût et beaucoup de second degré dans les veines. Une perle improbable française, réalisée dans les déserts californiens. Vous ne verrez plus un Pneu dans une décharge comme avant.

Jeudi 11 novembre 2010 à 19:01

http://img.over-blog.com/375x500/4/01/99/77/Buried-affiche.jpgBuried (2010) réalisé par Rodrigo Cortés
Avec Ryan Reynolds
(& les voix de Anne Lockhart, Robert Paterson, José Luis...)

Synopsis : Ouvrez les yeux. Vous êtes dans un espace clos, sous 1 tonne de terre irakienne avec 90 minutes d’oxygène et pour seule connexion vers l’extérieur un téléphone portable à moitié rechargé. Tel est le destin de Paul Conroy, entrepreneur Américain pris en otage et enfermé dans une boîte. Le temps file et chaque seconde qui passe le rapproche d’une morte certaine...

Ma Critique Tu parles d’une prouesse cinématographique ! Le mois de Novembre sera celui de Buried, le premier long-métrage de l’espagnol Rodrigo Cortés. Quand j’ai entendu parler de ce film exceptionnel, nous mettant pendant 1h 30 entre les 4 planches d’un cercueil Vieux Modèle en compagnie d’un otage de guerre américain du nom de Paul Conroy - muni d’un téléphone portable à la batterie moitié pleine mais qui capte le signal, d’un couteau, d’un Zippo, d’un couteau et d’un peu d’Alcool - je me suis dis qu’il fallait que j’y coure tout de suite. Amis Claustrophobes Bonjour !
 
Après un générique efficace et bien monté, on tombe dans le noir avec un souffle court qui nous suivra pendant tout le film. Dès lors, on suivra ses tribulations, ses appels révélateurs et surtout sa lutte pour survivre. Le film est insoutenable en lui-même mais comment réussir à maintenir l’attention du spectateur enfermé dans 3 m²  une heure et demie durant? Rodrigo Cortés a la clé, et son film pourrait être qualifié d’Hitchcockien, car on n’avait jamais vu un défi pareil depuis La Corde (1948) où celui-ci faisait tenir une intrigue dans une même salle avec une boîte et une corde et quelques acteurs. Totalement imprévisible, magnifiquement bien réalisé avec des plans très intéressants (Travellings de la tête au Pied rapide, petits zooms sur le visage du protagoniste lorsqu’il dialogue avec le terroriste, les planches infinies filmées de travers après l’appel de la CRT...) et surtout un montage qui tient la route, encore plus efficace que la majorité des Thrillers d’aujourd’hui. Et puis Evidemment, il y a Ryan Reynolds (Mi$e à Prix, La Proposition..) crédible du début jusqu’à la fin. Cette fin, 2 rebondissements et des dernières images à couper le souffle. Epoustouflant.
 
Pour moi l’avenir de ce cinéma, réside à 70% dans la nouvelle vague de l’ambiance horreur espagnole. Les réalisateurs comme Paco Plaza et Jaume Balaguerò (Les ambitieux [REC] 1 et 2) mais aussi ne l’oublions pas, le réalisateur du deuxième volet 28 semaines plus Tard du nom de Juan Carlos Fernasdillo et enfin voilà un tout frais, un vrai cinéphile Rodrigo Cortés, qui nous sortira prochainement deux nouveaux films qui seront - j’espère à la hauteur de celui-ci - Red Lights et Le Concurrent. Il ne faut pas compter sur les concepteurs du 7e Saw 3D.. Il faut du nouveau et du novateur maintenant. Or là, une nouvelle page du 7e art s’est inscrite grâce à Buried. Surement la plus grosse surprise de l’année, un Huis-Clos passionnant et insoutenable, où faits et gestes d’un homme ordinaire sont exploités par un réalisateur qui s’avère extraordinaire.

Buried vu par mon pote Louis. 

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