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Vous avez dit Cinéma?

Vendredi 18 mars 2011 à 23:41

http://all-the-movies.cowblog.fr/images/TheFighter.jpgThe Fighter (2011) réalisé par David O. Russell
Avec : Mark Whalberg, Christan Bale, Amy Adams, Melissa Leo, Jack McGee, Mickey O'Keefe
Synopsis : L'histoire vraie d'un jeune boxeur en quête d'un second souffle et son demi-frère ancien toxicomane, qui, malgré quelques tensions, vont malgré tout tenter ensemble la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté.

Ma Critique
Projet datant de 2003, The Fighter a été posé entre les mains de Martin Scorsese, pour être remis dans celles de Darren Arronofsky (qui restera producteur exécutif cependant) en 2007 avant qu'il soit finalement réalisé par David O.Russell à qui l'on doit la brillante satire de la guerre du golfe Les Rois du Désert (1999) suivie d'un sacré bide J'adore Huckabees (2004) qui l'a jeté au fond du trou. Cette biographie sur la relation de deux demi-frères réunis par la boxe, l'un déchu et ayant sombré dans le crack (Dicky Eklund) et l'autre en devenir d'une légende mais ayant toutes fois essuyé quelques échecs (Micky Ward) a eu l'occasion parfaite de se ressaisir.

C'est clair qu'un film pareil est surtout dû à son casting, ou plus précisément son duo d'acteurs, sa fusion interdite entre deux excellents comédiens : Mark Whalberg - déjà dirigé par le cinéaste en question - (Les Infiltrés, Max Payne) tenant du rôle de Micky depuis 2005 et s'étant entraîné pour celui-ci depuis toutes ses années, et Christan Bale qui pose son costume de Batman vu par Christopher Nolan entre autres pour remplacer Brad Pitt dans la peau de Dicky, et nous livre une interprétation incroyable de son personnage survolté au grand coeur. Et en plus de ça le duo ressemble amplement aux vrais personnages que l'on peut apercevoiraperçevoir dans le générique. Ces deux numéros donnent un ton convivial encore plus renforcé par un casting dans lequel est présent des personnages qui jouent leur propre rôle (Mickey O'Keefe, Sugar Ray...), à une réalisation plus que sublime aux plans précis et rythmée par une BO à base de Breeders, Led Zeppelin ou encore Red Hot Chili Peppers.

Différent de Raging Bull  (quoique ressemblant par sa relation de frères illustrée par De Niro/Pesci dont le ring sépare sur celui-ci) ou Million Dollar Baby, The Fighter sait donc plus que faire plaisir au spectateur dans un moment très agréable en salle obscure éclairci par des purs combats de boxe tenant le suspense et des dialogues ou situations toujours amusants qui donnent ce ton à la fois comique subtil et presque émouvant, sans jamais tomber dans la grosse production américaine. En tout cas, les oscars décernés à Christan Bale et Melissa Leo (alias Alice Ward, la mère) respectivement dans les seconds rôles masculins et féminins sont bien mérités, et si ça tenait qu'à moi, l'oscar mondial du meilleur acteur reviendrait à Bale. Un film passionnant sur une histoire de boxe insolite traînant dans le Massachusetts que l'on doit absolument voir.



Vendredi 11 mars 2011 à 20:00

http://all-the-movies.cowblog.fr/images/clockers1995aff01g.jpgClockers (1995) réalisé par Spike Lee
Avec : Harvey Keitel, John Turturro, Delroy Lindo, Sticky Fingaz, Mekhi Phifer...
Synopsis :
Contrairement à son frère Strike, devenu dealer, Victor Dunham mène une existence familiale des plus saines. Jusqu'au jour où il se charge d'une mission à la place de Strike...
Ma Critique : Il y a quelques temps Clockers était un film qui m'attirait beaucoup tant par son équipe technique - Spike Lee, qui est un cinéaste que j'apprécie et admire, et le casting notamment mené par le duo irréprochable Harvey Keitel et John Turturro en flics qui limite se complètent leurs phrases -  mais aussi son sujet, l'approche violente de Spike sur la jeunesse en perdition et les problèmes de cité américaine (drogues, pauvreté, crime...) et également car c'est un des films de ma naissance (le 22 novembre 1995, lendemain du 21.).

Je ne m'étais pas trompé sur la qualité de ce très bon film. Adapté d'une histoire écrite par Richard Price, Clockers se penche donc sur ces jeunes qui trafiquent de la drogue en seconde zone. Ils ne sont jamais considérés comme des vrais dealers mais plutôt pour des merdeux qui tentent de gagner un petit peu plus d'argent pour gagner leur vie minable. La mise en scène, les plans, les dialogues : tout a un air ironique pour un film qui ne l'est pas du tout, mais au contraire très sérieux et révélateur. A commencer par ce générique de début violent voire presque dérangeant, qui zoome doucement sur des photos de règlements de compte tout en plaçant ses titres sur fond d'une musique langoureuse de Jazz. Tout ça laisse perplexe, et nous laisse passer 2 heures ciblées sur un de ces dealers, Victor Dunham se détruisant aux Cracks et qui pourtant a une passion attachante mais insolite pour les trains... Ce mode de vie n'est clairement pas celui adapté à son caractère. Il est la représentation de tous ces gosses qui se prennent pour des caïds mais qui ne valent pas un sou. Le film n'est pas particulièrement violent, mais il a une ironie et un second degré (qui se retrouvent dans l'excellent duo Keitel/Turturro) plutôt dérangeant, et le mode de filmer de Lee est comme celui de Jungle Fever et Do the Right Thing, très branché et divertissant. Pour le rendre bien contemporain de son  époque on y ajoute une bande son hip-hop comme on l'aime et pas ces daubes ricaines fricées, voilà Clockers. Ou la vision de tous ces jeunes qui pètent plus haut que leur cul, une morale assez perceptible pour un film à la trame policière passionante.


Jeudi 10 mars 2011 à 20:00

http://images.themoviedb.org/posters/41112/Ravenous_poster.jpgVorace 'Ravenous' (1999) réalisé par Antonia Bird 
Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, David Arquette, Jeremy Davies, Jeffrey Jones, John Spencer, Stephen Spinella...
Synopsis : Pendant la guerre américano-mexicaine, le capitaine John Boyd se voit muté dans un fort isolé de Californie après avoir commis un acte de bravoure ambigu. Arrivé à sa nouvelle affectation, Boyd et la garnison, fort réduite, du fort recueillent un étrange individu traumatisé, Colqhoun, qui leur relate les actes de cannibalisme auxquels il a eu recours alors qu'il était bloqué dans une grotte avec plusieurs personnes. Le colonel Hart, commandant du fort, décide alors de diriger une expédition ayant pour destination cette grotte afin de sauver d'éventuels survivants. Arrivés sur place, Boyd et le soldat Reich descendent dans la grotte et y font une macabre découverte alors que le comportement de Colqhoun est de plus en plus étrange.

Ma Critique : Pas très connu, voire même pas reconnu, boudé par une grande partie des critiques et échec cuisant au box-office, la petite perle que j'ai découverte récemment est Ravenous. Vorace est un film totalement foutraque, un western cannibale fascinant, dérangeant, plongé dans des abimes de glauque et de mauvais goût qui ressortent par l'humour noir omniprésent dans le film. Un volontaire pour interpréter un cannibale rendu fou par le froid ? Robert Carlyle bien sûr, notre cher écossais Begbie de Trainspotting  et de Full Monty  interprète un homme aussi déjanté que son rôle d'alcoolique irlandais 10 ans auparavant, sauf que là ce n'est pas du whisky qu'il abuse, mais plutôt de la chair humaine.

Hannibal Lecter mange pour prouver son mécontentement ou pour le bien de la société les tribus de Cannibal Holocaust  cherchent juste à se faire plaisir et à se nourir .. Là le concept du film est plutôt simple : selon une vieillerie indienne, manger un corps humain revient  à s'emparer de son âme, et une addiction se crée aussitôt. Si il est simple, il est efficace. Le cannibalisme n'a jamais été traité de cette façon, et je pense n'avoir jamais vu un film qui l'illustrait aussi bien. Parce que là c'est un plaisir malsain, auquel personne ne peut y remédier. Nous sommes tous des animaux et nous pouvons nous manger à n'importe quel moment, il suffit d'y avoir goûté, mais le capitaine John Boyd interprété par Guy Pearce (démineurs, le discours d’un roi plus récemment) est prêt à y remédier. 

La réalisatrice Antonia Bird (Face et Prêtres qui mettaient déjà en scène Carlyle) parvient donc à nous filer des frissons sur un décor qui file le vertige (montagnes glaciales californiennes) et surtout soutenu par une sublime musique oscillant entre farandoles irlandaises au violon, guimbardes, accordéon et arrangements électroniques, composée par le leader de Blur et créateur de Gorillaz, le fameux Damon Albarn en collaboration avec Michael Nyman. Il donne cette ambiance unique très particulière à ce film, dès les premières scènes (la bataille, les cadavres..) à séquence finale, apocalyptique jusqu'au dernier plan qui nous laisse sur le cul. Original, unique, sanguinolent et corrosif : Un film à voir parce qu'il inscrit un nouveau genre entre Western et film d'horreur d'une morale absurde et ironique, une fois que vous y aurez goûté vous ne vous en passerez plus. Ca s'appelle Vorace, et ça vous glace le sang, vous file les crocs et si vous êtes assez indulgents un rictus pourra se former sur vos lèvres gercées et un rire jaune sortir de votre bouche. Miam. 

You are who you eat !



Mercredi 9 mars 2011 à 15:56

http://all-the-movies.cowblog.fr/images/TrueGritPosterUS03.jpgTrue Grit (2010) réalisé par Joël & Ethan Coen
Avec : Jeff Bridges, Hailee Steinfield, Matt Damon, Josh Brolin, Barry Peper....
Synopsis :
Mattie Ross est une jeune fille de 14 ans très déterminée. Elle veut venger la mort de son père, assassiné lâchement par un de ses employés nommé Tom Chaney. Ce dernier s'est enfui en territoire indien avec une bande de hors-la-loi menée par Lucky Ned Pepper. Puisque la justice ne semble pas s'en préoccuper, Mattie décide pour le retrouver d'engager le Marshal le plus coriace de la région, Rooster Cogburn.

Ma Critique Le plus dur chez les frères Coen, c'est de se dire qu'il va falloir attendre encore un an pour voir leur prochaine réalisation. Le film annuel 2011 des trublions du cinéma américain est le remake de 300 dollars pour un sherif, mis en scène par Henry Hathaway qui mettait en avant ce bon vieux John Wayne dans le rôle du tueur à gages Rooster. Jeff Bridges pose son peignoir et sa cassette des Creedence du Big Lebowski pour rejoindre une seconde fois les frangins, et participer à leur version de ce chef-d'oeuvre. On peut retenir à ses côtés, une fillette du nom de Hailee Stenfield qui a réellement 14 ans et dont l'interprétation lui promet une formidable carrière cinématographique, ainsi que Matt Damon (qui pour une fois est vraiment super attachant et pas du tout insupportable en Laboeuf) ou encore Josh Brolin dans le rôle de Chaney qu'on avait apprécié dans No country for Old Men.
 
 Pas la peine de discuter là dessus, tous les acteurs y compris les moins connus sont très bons (Barry Peper, Domhnall Gleeson.. Tous des belles têtes de losers à la Coen), on ressent grandement la complicité sur le tournage, le plaisir à ceux-là de jouer dans une réalisation coenienne. La qualité du casting renforce donc la sublime habituelle mise en scène des frères Coen, le niveau technique avec la précision des plans toujours bien placés et l'image, la photographie etc.. comme un film des frères Coen en somme.
 
Comme d'habitude c'est d'une finesse implacable dans le cours de l'histoire qui font passer ces deux heures d'une vitesse fulgurante, l'humour noir et le décalé refont surface avec des scènes d'anthologie (La pendaison des 3 bandits, le trappeur dentiste...) et les cinéastes prennent une énième fois un plaisir fou à faire mourir de la manière la plus débile qui soit les Loosers qui peuplent ce film, bouffé par les loups ou un rocher dans la tronche. Pourtant les « méchants » ont l'air gentils, mais non ça reste des vilaines personnes qui n'auront que ce qu'ils méritent : parce que ne l'oublions pas, le thème principal est la vengeance mais c'est pas traité comme un Tarantino, c'est beaucoup plus subtil. Pas d'essoufflements, les duels finals avec le petit rebondissement pour combler le suspense sont réussis, et la chevauchée de nuit est pas loin d'être magnifique.
 
 Les frères Coen ont beau avoir un rythme impressionnant de réalisation, ils me déçoivent jamais, et je pense avoir assez répété qu'ils ont le don de se renouveler et/ou de passer d'un genre à un autre sans faire traîner des aspects de leur précédent. Notez seulement la différence entre leur dépressif Serious Man et celui-ci. Après réinventent-t-il le western sous la neige en donnant leur vision du genre ou signent simplement un classique très réussi ? Du moins, True Grit méritait amplement ses oscars qui n’ont pas été remis.. car on se fait rarement aussi plaisir dans un cinéma et à ce stade là, c'est plus que jouissif.



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