Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, David Arquette, Jeremy Davies, Jeffrey Jones, John Spencer, Stephen Spinella...
Synopsis : Pendant la guerre américano-mexicaine, le capitaine John Boyd se voit muté dans un fort isolé de Californie après avoir commis un acte de bravoure ambigu. Arrivé à sa nouvelle affectation, Boyd et la garnison, fort réduite, du fort recueillent un étrange individu traumatisé, Colqhoun, qui leur relate les actes de cannibalisme auxquels il a eu recours alors qu'il était bloqué dans une grotte avec plusieurs personnes. Le colonel Hart, commandant du fort, décide alors de diriger une expédition ayant pour destination cette grotte afin de sauver d'éventuels survivants. Arrivés sur place, Boyd et le soldat Reich descendent dans la grotte et y font une macabre découverte alors que le comportement de Colqhoun est de plus en plus étrange.
Ma Critique : Pas très connu, voire même pas reconnu, boudé par une grande partie des critiques et échec cuisant au box-office, la petite perle que j'ai découverte récemment est Ravenous. Vorace est un film totalement foutraque, un western cannibale fascinant, dérangeant, plongé dans des abimes de glauque et de mauvais goût qui ressortent par l'humour noir omniprésent dans le film. Un volontaire pour interpréter un cannibale rendu fou par le froid ? Robert Carlyle bien sûr, notre cher écossais Begbie de Trainspotting et de Full Monty interprète un homme aussi déjanté que son rôle d'alcoolique irlandais 10 ans auparavant, sauf que là ce n'est pas du whisky qu'il abuse, mais plutôt de la chair humaine.
Hannibal Lecter mange pour prouver son mécontentement ou pour le bien de la société les tribus de Cannibal Holocaust cherchent juste à se faire plaisir et à se nourir .. Là le concept du film est plutôt simple : selon une vieillerie indienne, manger un corps humain revient à s'emparer de son âme, et une addiction se crée aussitôt. Si il est simple, il est efficace. Le cannibalisme n'a jamais été traité de cette façon, et je pense n'avoir jamais vu un film qui l'illustrait aussi bien. Parce que là c'est un plaisir malsain, auquel personne ne peut y remédier. Nous sommes tous des animaux et nous pouvons nous manger à n'importe quel moment, il suffit d'y avoir goûté, mais le capitaine John Boyd interprété par Guy Pearce (démineurs, le discours d’un roi plus récemment) est prêt à y remédier.
La réalisatrice Antonia Bird (Face et Prêtres qui mettaient déjà en scène Carlyle) parvient donc à nous filer des frissons sur un décor qui file le vertige (montagnes glaciales californiennes) et surtout soutenu par une sublime musique oscillant entre farandoles irlandaises au violon, guimbardes, accordéon et arrangements électroniques, composée par le leader de Blur et créateur de Gorillaz, le fameux Damon Albarn en collaboration avec Michael Nyman. Il donne cette ambiance unique très particulière à ce film, dès les premières scènes (la bataille, les cadavres..) à séquence finale, apocalyptique jusqu'au dernier plan qui nous laisse sur le cul. Original, unique, sanguinolent et corrosif : Un film à voir parce qu'il inscrit un nouveau genre entre Western et film d'horreur d'une morale absurde et ironique, une fois que vous y aurez goûté vous ne vous en passerez plus. Ca s'appelle Vorace, et ça vous glace le sang, vous file les crocs et si vous êtes assez indulgents un rictus pourra se former sur vos lèvres gercées et un rire jaune sortir de votre bouche. Miam.
You are who you eat !