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Vous avez dit Cinéma?

Dimanche 9 janvier 2011 à 20:45

http://www.cinetrange.com/wp-content/2010/10/zombie-walk-2rectif.jpg
Petit souvenir datant de près de deux mois, la Zombie Walk du 18 novembre 2010 fut une expérience assez enrichissante mais surtout une soirée mémorable. Comme son nom l'indique, l'absurde séance propose une marche de zombies dans les rues de Nantes et avant tout un maquillage offert par le Katorza avec une école qui nous maquille gratos. A 20h, près de 400 Nantais étaient maquillés et parfois habillés en zombie pour défiler sur un parcours dans Nantes, terrifier les enfants, frapper sur les vitres des magasins en soldes, secouer les voitures en circulation, et crier cerveau tout le temps. Evidemment après cette heure de débilité profonde, un double programme devait s'imposer.

http://all-the-movies.cowblog.fr/images/someone.jpgLa soirée débute le fameux film surprise que nous avait promis notre cher Jean-Mauriçe. Il annonce là-dessus "C'est pas de l'horreur pure, mais ça l'est quand même, c'est pas un porno mais ça l'est quand même, c'est gore, déjanté et bien barré...".

Même pas de titres, rien, on rentre dans un générique interminable avec des médicaments qui tombent au ralenti et une musique enfantine qui met mal à l'aise. Le film durant juste 1h 20, le générique devait bien constituer un quart du film. Alors attention accrochez-vous bien, c'est l'histoire de jeunes qui en prenant une drogue spéciale dans une salle d'archives, ont fait revivre un couple de psychopathes capables de se transposer dans le corps de leur sexe opposé pour attirer les jeunes drogués puis les tuer par leurs parties génitales. L'homme, a un engin reproductif de 40 cm de longueur pour 10 cm de diamètre (assez impressionant oui !) et le début du film com
mence par une... sodomie assez violente si je puis dire. Puis s'en suit une série de dégueulasseries sur fond junkie mais qui a fait marrer les spectateurs comme des ptits fous. Surtout lors de la réplique entre l'inspecteur et le médecin "-Les traces sur les fesses de l'individu nous montre que le criminel a un pénis de 40 cm de longueur pour 10 cm de diamètre - Donc nous recherchons un black !". Un trip fascinant réalisé par un certain Chad Ferrin en 2009, pervers et malsain. C'est intéressant mais ça reste un film d'avant-garde et la fin est assez mauvaise.

http://membres.lycos.fr/nanardata/nada/HardRockZombies/Affiche1.jpgLa soirée se repose sur ce navet de Krishnah Shah (?), un nanard musical Hard Rock Zombies, une merde sans nom ou plutôt un film de l'absurde séance pure souche. L'histoire d'un groupe de Glam Hard-Rock qui s'arrête dans un village où leur musique est peu appréciée et ils se font tous buter puis réscussitent dans le seul espoir de se venger de ces mécréants. Après une longue introduction musicale où on les voit jouer en live dans un petit bar, les torses velus, jouant de la guitare dos à dos, le batteur debout qui tape sur une caisse claire et une cymbale... sur un refrain "Shake, Shake, Shake, Shake it all baby" qui a fait chanter toute la salle. Moments généreux en tripailles, en scènes d'anthologie qui atteint le sommet de connerie bref une belle tuerie poutrement navesque qui ravira tous les fans de Glam et de films musicaux. Ou plutôt une belle merde pourtant sérieuse qui rien que par le nom donne envie de vomir toutes ses tripes..
Chronique sur Nanarland



http://all-the-movies.cowblog.fr/images/images.jpgLe petit chouchou du pèpère, mon ptit cadeau de noël ce sera ce remake érotique des aventures de Flash Gordon : Flesh Gordon. Après avoir galéré pour trouver de l'argent à acheter ma place je rentre et la salle 2 du katorza était comble en ce Jeudi 16 décembre. Revenant d'une compétition de Hockey au Tibet, l'aventurier Flesh Gordon (le brushing toujours impeccable) voyage dans un aéroplane pris pour cible par un étrange rayon Sex émis, depuis la planète Porno, par sa protubérance Wang le perverti.Aussitôt, une indescriptible frénésie sexuelle s'empare de l'équipage de l'avion (avec les pilotes "Oh la vache, j'ai la bite comme un manche à balais - Ouais moi aussi - Couille de contrôle, couille de contrôle, on démissionne - Ouais on est des vilains garçons !". Seuls Flesh et la belle hôtesse Dale Ardor en réchappent en sautant en parachute. Le couple nouvellement formé échoue dans le laboratoire du Professeur E. Jackul, lequel vient de conçevoir la phallofusée, un vaiseau spatial phallique pour traverser la déconosphère en direction de la planète Porno...
Jean-Mauriçe nous explique que la bobine (qu'il traquait depuis 5 ans) a été trouvée dans un cinéma qui a subit des innondations et donc fut mouillée, et il y eut des beaux problêmes durant la projection. Cependant ça n'a pas empêché la salle de se bidonner et devant un tel amas de répliques cultes, et de situations assez cocasses; Cette fois-ci c'était un navet voulu, coquin et hilarant sensé parodier les supers-héros et les péplums dans un décor érotique avec des allusions salaces voire parfois très trash. Une belle surprise très kitsch et ridicule, encore une fois concoctée par l'absurde séance.

La projection pré-Noël nous a donc offert une petite réalisation sympathique mais répétitive des individus de Dagoba Film pour la zombie walk effectuée un mois avant. La voici, histoire que vous ayez un petit aperçu de l'évènement mais aussi parce qu'on me voit :D Ainsi que sur cette belle galerie photo par Presse Océan que voilà



Ca fait très très con de publier ça alors que ça date de 2 mois et que je devrais vous faire un petit bilan de 2010. Mais ne vous inquiétez pas, il est en écriture.
En tout cas : Bonne année 2011 à vous tous, et meilleurs voeux !

Jeudi 11 novembre 2010 à 19:51

http://madmoizelle.com/carnets/horreur/files/2010/09/rubber.jpgRubber (2010) réalisé par Quentin Dupieux
Avec Stephen Spinella, Roxane Misqueda, Jack Plotnik, Halley Ramm, Thomas F.Duffy...
Synopsis
Dans le désert californien, des spectateurs incrédules assistent aux aventures d’un pneu tueur et télépathe, mystérieusement attiré par une jolie jeune fille. Une enquête commence.

Ma Critique

 Deux Appareils photos filmant un groupe de personnes observant aux jumelles un moment de cinéma dans la vie réelle, avec un Pneu dévastateur qui roule de lui-même pour tuer les pauvres gens et animaux en leur explosant la tête par le seul pouvoir de la télépathie.. Bon ça valait le coup d’y aller quand même hein !

 
Avec ce film foutraque et jouissif, Quentin Dupieux devient pour moi un pur réalisateur. Il ose toucher à l’absurde avant-guardiste après être passé chez le duo Eric & Ramzy avec Steak qui avait clôt son côté déjanté, alors qu’il venait de signer au début du deuxième millénaire avec son Nonfilm sur un homme qui se réveille en plein tournage où il est l’acteur, et il tue malencontreusement la plupart des membres de l’équipe du film, et ainsi le reste des gens le suivront sans caméra ni scénario. Il a n’a pas renoué avec son style avec une histoire de chirurgie ésthétique mais avec Rubber et son histoire déjantée de pneu.
 
L’introduction est splendide, l’acteur Spinella - énormissime de sérieux et de second degré - arrive pour un monologue à la fois cinéphile et existentiel sur la raison d’être. No Reason. C’est seulement à partir de ce moment là, qu’on sait qui va apprécier ou non le film dans la salle. Même si c’est gore (quoique pas méchant), sans pitié et cruel, c’est à mourir de rire. L’ambiance est totalement grotesque, des premiers pas du pneu jusqu’à la réincarnation/révolte. Est-on dans un film ? Je me pose encore la question. D’ailleurs le point de départ de Dupieux était de mettre le film projeté en petit et donner des jumelles aux spectateurs afin qu’ils regardent ces 1h 30 de pur bonheur ciné de loin. La caméra, euh je veux dire l'appareil photo suit en steady cam les gestes et mouvements de ce pneu et lui donne vie sans l'animer par ordinateur pour autant et qui nous donne l'impression d'être sérieusement à la place du pneu. Et ce petit moment d'angoisse pendant qu'il ronronne et se fâche avant explose la tête de l'individu sur son passage par psytolékéchinésie machin (ceux qui ont vu le film comprendront..), qui arrive subitement et mélange des beurks, des sursauts et des fous rires dans la salle obscure.
 
Un film aussi personnel que sa musique, avec des petites contributions de Gaspard Augé du groupe Justice. Mais même si c’est absurde, on y accroche totalement (ou pas si l’on n’aime pas le genre), c’est Robert le Pneu, et il reste un pneu, certes, et pourtant c’est passionnant. 2 appareils, arriver un film pareil, faut vraiment être complètement jeté pour tenter de sortir quelque chose avec une histoire pareille. Mais Mr. Oizo y est arrivé, et parfaitement bien en plus. Génialissime sur tous les bords et à mourir de rire pour ceux qui ont un peu de mauvais goût et beaucoup de second degré dans les veines. Une perle improbable française, réalisée dans les déserts californiens. Vous ne verrez plus un Pneu dans une décharge comme avant.

Jeudi 11 novembre 2010 à 19:01

http://img.over-blog.com/375x500/4/01/99/77/Buried-affiche.jpgBuried (2010) réalisé par Rodrigo Cortés
Avec Ryan Reynolds
(& les voix de Anne Lockhart, Robert Paterson, José Luis...)

Synopsis : Ouvrez les yeux. Vous êtes dans un espace clos, sous 1 tonne de terre irakienne avec 90 minutes d’oxygène et pour seule connexion vers l’extérieur un téléphone portable à moitié rechargé. Tel est le destin de Paul Conroy, entrepreneur Américain pris en otage et enfermé dans une boîte. Le temps file et chaque seconde qui passe le rapproche d’une morte certaine...

Ma Critique Tu parles d’une prouesse cinématographique ! Le mois de Novembre sera celui de Buried, le premier long-métrage de l’espagnol Rodrigo Cortés. Quand j’ai entendu parler de ce film exceptionnel, nous mettant pendant 1h 30 entre les 4 planches d’un cercueil Vieux Modèle en compagnie d’un otage de guerre américain du nom de Paul Conroy - muni d’un téléphone portable à la batterie moitié pleine mais qui capte le signal, d’un couteau, d’un Zippo, d’un couteau et d’un peu d’Alcool - je me suis dis qu’il fallait que j’y coure tout de suite. Amis Claustrophobes Bonjour !
 
Après un générique efficace et bien monté, on tombe dans le noir avec un souffle court qui nous suivra pendant tout le film. Dès lors, on suivra ses tribulations, ses appels révélateurs et surtout sa lutte pour survivre. Le film est insoutenable en lui-même mais comment réussir à maintenir l’attention du spectateur enfermé dans 3 m²  une heure et demie durant? Rodrigo Cortés a la clé, et son film pourrait être qualifié d’Hitchcockien, car on n’avait jamais vu un défi pareil depuis La Corde (1948) où celui-ci faisait tenir une intrigue dans une même salle avec une boîte et une corde et quelques acteurs. Totalement imprévisible, magnifiquement bien réalisé avec des plans très intéressants (Travellings de la tête au Pied rapide, petits zooms sur le visage du protagoniste lorsqu’il dialogue avec le terroriste, les planches infinies filmées de travers après l’appel de la CRT...) et surtout un montage qui tient la route, encore plus efficace que la majorité des Thrillers d’aujourd’hui. Et puis Evidemment, il y a Ryan Reynolds (Mi$e à Prix, La Proposition..) crédible du début jusqu’à la fin. Cette fin, 2 rebondissements et des dernières images à couper le souffle. Epoustouflant.
 
Pour moi l’avenir de ce cinéma, réside à 70% dans la nouvelle vague de l’ambiance horreur espagnole. Les réalisateurs comme Paco Plaza et Jaume Balaguerò (Les ambitieux [REC] 1 et 2) mais aussi ne l’oublions pas, le réalisateur du deuxième volet 28 semaines plus Tard du nom de Juan Carlos Fernasdillo et enfin voilà un tout frais, un vrai cinéphile Rodrigo Cortés, qui nous sortira prochainement deux nouveaux films qui seront - j’espère à la hauteur de celui-ci - Red Lights et Le Concurrent. Il ne faut pas compter sur les concepteurs du 7e Saw 3D.. Il faut du nouveau et du novateur maintenant. Or là, une nouvelle page du 7e art s’est inscrite grâce à Buried. Surement la plus grosse surprise de l’année, un Huis-Clos passionnant et insoutenable, où faits et gestes d’un homme ordinaire sont exploités par un réalisateur qui s’avère extraordinaire.

Buried vu par mon pote Louis. 

Mercredi 20 octobre 2010 à 21:13

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Week-End de L'Absurde Séance
Du Jeudi 7 au Samedi 9 Octobre
Cinéma Katorza (Nantes)



Il y a un bout de temps que je souhaitais vous parler de cette communion filmique exclusivement réservée aux Nantais. L’absurde Séance constitue des projections de Nanards, d’avant-premières, films gores/Horreur, Asiatiques, Série B ou Z, d’exploitations, classiques du fantastique... le tout dans la salle de cinéma du Katorza en posant ses choix sur des films inédits ou rares. Le principe même de l’absurde, est de se laisser aller dans la salle du cinéma : applaudir, huer, crier et parler à voix hautes. Ainsi tout le monde profite de la réaction des téléspectateurs. Pas la peine d’intellectualiser les films, c’est pour ça que je ferais des commentaires très brefs, mais seulement se marrer soit devant une grosse daube, un film qui fait flipper ou simplement un ptit chef-d’oeuvre. Une orgie Pelliculée pour tous les spectateurs avides de sensations fortes, de rires gras, d’émotions chocs et parfois de goûts douteux...


Quand ce n’est pas un évènement particulier, l’absurde Séance se déroule le jeudi soir à 22h une semaine sur deux (avis donc aux nantais). Mais là c’était exceptionnel parce que c'est annuel, il s’agissait de trois nuits entièrement consacrées au Festival. Votre seigneur bibi a participé à l’entière soirée du vendredi et samedi soir, mais a laissé passé ¾ de la nuit pour avoir vu au final 6 films au cinéma en deux jours. C’est mon portefeuille qui a pris cher. Pour le reste des films, je suis en train de les trouver et je vais les regarder, je ferais ensuite un article complémentaire à celui-ci, avec une partie des 6 autres films et quelques-uns de mon choix bien absurde.

(Pour accèder aux Fiches Films et acteur, cliquer sur l'affiche)

VENDREDI

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Pour commencer une soirée de trois films, après la fatigue d’une semaine de travail, vaut mieux un bon classique qu’un pitoyable navet. Bien visé donc, Ces Garçons qui venaient du Brésil est un chef-d’oeuvre du fantastique de la fin des années 1970, pas assez reconnu pour sa qualité, ayant pour thème un complot nazi. Le film se situe en Argentine, un terrifiant ancien médecin nazi des camps d’extermination - Docteur Josef Mengele interprété par Gregory Peck - prépare un complot avec une équipe composée des nazis survivants de la seconde guerre mondiale et des néo-nazis. Le tout pour tuer 90 vieux fonctionnaires partout dans le monde. Le docteur a en fait cloné Hitler dans les familles des fonctionnaires, pour lui redonner le pouvoir dans le monde entier et ainsi faire revivre le 3e Reich. Cependant Ezra Libermann joué par Laurence Olivier, un Juif chasseur de nazis ayant reçu un étrange appel en provenance du Paraguay, va enquêter et élucider l’affaire afin de découvrir la vérité et mettre fin au complot.
Un vrai film de nazzzzzis en somme. Un pur, avec tous les éléments parodiant le mouvement nationaliste socialiste. Non seulement d’être un classique, le réalisateur angais de The Boys from Brazil  Franklin J.Shaffner pisse subtilement sur les nazis pour faire un film presque parfait, ultra-violent mais vraiment foutraque et joussif !
Il est intéressant de noter que dans le même genre mais plus sobre, Laurence Olivier avait joué auparavant dans l’excellent Marathon Man dans lequel il interprétait un médecin nazi. Cette fois-ci il a interprété un Juif chasseur de Nazis.. Sûrement pour atténuer l’image que lui avait donné le film précédent.



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Pour péter un peu le classique, on tombe directement dans le manga. Ice est un Manga Japonais réalisé par Makoto Kobayashi en 2009. Introduit par un Geek de la culture asiat’, qui nous a fait office d’une petite présentation monologuée totalement incompréhensible. Décidèment ce n’est pas ma culture. Ce n’est pas ce que j’aime mais c’était pas si mauvais. L’histoire relatait un futur 2012 où tous les êtres de sexe masculin ont été décimés à la suite de la contamination d’un gêne. Quelques femmes survivent encore mais se bastonnent entre clans. Cependant, certaines veulent faire renaître l’humanité avec un nouvel espoir mené par un échantillon portant le titre du film.
C’était glauque, violent et sombrement crétin : mais visuellement parlant c’était sympa. Et dans son légendaire professionnalisme, Jean-Mauiçe nous a expliqué avant le film, que le divX qu’ils avaient trouvé été doté de sous-titres blancs incrustés en anglais et que d’autres sous-titres (blancs également) les chevauchent. L’assistance l’a bien pris évidemment, mais ça ne m’a pas aidé à comprendre l’histoire, mais plutôt à me niquer les yeux.


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Pour terminer cette soirée riche en violence, mieux vaut la terminer avec un film riche en violence. Picco est une avant-première allemande réalisée par Philip Koch. Un film totalement insoutenable sur la réalité des conditions dans les centres de détentions pour mineurs en Allemagne. Parmis les acteurs et le réalisateurs inconnus, j’ai pu reconnaître Frederick Lau, qu’on avait vu en 2008 dans le film La Vague de Dennis Gansel. Il jouait l’élève qui prenait trop à coeur l’expérience et qui provoque sa propre mort et celle d’un de ses camarades. Cette fois-ci il était moins paria et plus dans une logique de Born to Pète la Gueule.
J’avais l’impression de revoir Dog Pound mais en pire, mais ce dernier est beaucoup plus convaincant et mieux réalisé à mon goût. Celui-là est trop démonstratif. Bizutage constant, balais à chiotte dans les fesses, sodomie dans la buanderie, suicides assistés... Tout y passait à la moulinette pour un faire un film long par son ambiance, totalement immoral et sans concessions. Surtout dans la dernière demie-heure qui a fait sortir quelques personnes dehors.

SAMEDI

http://api.ning.com/files/METBy5Dkt9v-CFSsRwEHYLBtJJkROpvN66n11SSwQEO*7SPY20VgI98k87boCMnNyvlrc36Mj0iedLNJVV66Er9l*l47oBNr/NQH_Flat_RGB.jpgJe reviens avec plaisir dès la fin d’après-midi dans les salles du Katorza, cette fois ci pour visionner le documentaire Not Quite Hollywood, magnifiquement bien réalisé et rythmé sur la nouvelle vague du cinéma Série B/Z Australien dans les années 1970 et 1980. On y trouve trois chapitres, l’érotisme, le gore/horreur et l’aventure tout en y ajoutant la liste complète des films, personnages et séquences cultes. Mais qu’est ce que c’est nul ce cinoche australien ! Pourtant ça inclut des productions telles que Mad Max. A mourir de rire sérieusement. Le documentaire n’est presque constitué que d’images de films et d’interviews sur le genre. On y trouve des gens comme Quentin Tarantino au sommet de sa Tarantitude complètement déjantée, John Waters...
Etonnamment, on y trouve aussi l’un des derniers entretiens avec feu Dennis Hopper. Les quelques minutes parlant du film où il a joué, rappelle que Dennis était un acteur totalement défoncé à l’alcool et à la drogue, impossible à mettre en scène dans certains films, même si c’était un très bon artiste. J’étais aussi étonné d’entendre un titre dans la bande originale des Master’s Apprentices, une perle groupe de progressif australien totalement inconnu au milieu d’un AC/DC prévisible. Une pur régal bien applaudi d’un passioné du genre du nom de Marc Hartley.

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Ca y est ! Je retrouve enfin la pure et vraie absurde : les gens qui crient, applaudissent, huent et font des commentaires constamment. Là c’était Centurion, une pure merveille anglaise inédite à Nantes, réalisée par Neil Marshall très connu pour ses deux The Descent ainsi que son récent Dog Soldiers. Il s’attaque au Péplum cette fois-ci, comme Ridley Scott avec Gladiator mais en plus violent, plus gris, plus barbare ! Une division romaine est divisée par des pictes qui leur pétouillent la tronche : quelques réscapés se heurtent à leur tribu dans une course-poursuite incroyablement bien filmée. Il y en avait, de la tripaille et du sang, et qu’est ce que c’était bon !
Le public était à fond dedans et moi avec. Une touche de débilité, de baston, de mauvais sentiments et de dialogues insolites et prévisibles : ça donne ce petit chef-d’oeuvre mené tambour battant par un réalisateur prometteur.


Je devais m’arrêter, là mais la tentation est trop forte, je me prends une dernière place pour le premier film de la nuit du fantastique. La rue Corneille est bondée par une queue immense, et la salle  est archi-pleine. Normal, c’est l’évènement cinématographique nantais du mois.

Après être entré dans la salle, Jean Mauriçe Bigeard nous présente la soirée et invite l’un des trois membres du Jury à entrer dans la salle. Ce n’était ni le réalisateur Didier Poireaud (Atomik Circus) et le chroniqueur Rurik Sallé mais Marc Rioufol. Je vais pas vous faire une bio mais bon Marc est un acteur qui prend tous les rôles qui lui vient à la main, souvent seconds et insolites, TV ou cinéma. Bien évidemment vu l’ambiance de malade qui régnait dans la salle 2 du Katorza, l’entretien risquait d’être un peu décalé. Et bien oui, à cela deux questions criées dans un brouahah pas possible.
http://dvdtoile.com/ARTISTES/48/48598.jpg« -Ketchup ou Mayonnaise ?
-Les deux mélangés ! Vous savez il y a deux écoles, ceux qui mettent le ketchup et en plus de la mayo, et ceux qui mettent de la mayo et en plus du ketchup. Qui préfère la Mayo ? [3/4 de la salle lèvent la main en criant Ouais !!!] Qui préfère le Ketchup ? [Le reste lève la main, en se faisant huer par les membres de la 2e école.] Bien bien ! »
Et ensuite « -Ray Mysterio ou Undertaker ? » question qu’il a totalement contrée, expliquant qu’il n’était pas très fan de catch américain.
Il s’en va dans un torrent d’applaudissements et de bavardages et Jean-Mauriçe annonce le film.


http://all-the-movies.cowblog.fr/images/critiquefilmmonstersgarethedwards.jpg
Ce n’était pas exactement un film d’horreur mais plutôt un film d’aventure comme il l’a expliqué. C’était bizarre. Monsters est une avant-première anglaise de Gareth Edwards qui a impressionné la croisette de Cannes. Ca ne faisait pas peur du tout, le film avait du mal à démarrer plutôt. Le décor est un futur-Mexique en zone de quarantaine, des monstres à tentacules géantes s’introduisent étrangement dans le territoire C’était donc l’histoire d’un jeune homme journaliste. qui prend en charge une femme qui veut partir du pays pour rentrer chez elle, aux States. Cependant après une soirée au Tequila un peu trop arrosée, le type paume les passeports pour contourner le Mexique avec le paquebot. Ils vont donc devoir passer par la zone infectée.

Très absurde, spécial, qui nous installe dans une ambiance assez épouvante. Mais malgré tout, le film bénéficiait d’une réalisation brillante, et bien sûr d’une ambiance incroyablement gigantesque au sein de la salle.



C’est là que se termine mon week-end de l’absurde, ici est chroniqué 6 films. MAIS l’autre moitié risque d’être exploitée dans la catégorie absurde du blog. Bien sûr je remercie par exemple NRJ 12, qui vient de diffuser lundi soir Megapirhana, une mega-daube américaine. J’ai également trouvé non moins mais plus aberrant Devil Story - Il était une fois le diable merde française sans nom, qui se revendique sérieuse mais qui est à mourir de rire. Tellement affligeante qu’on a envie de pleurer. Enfin il y a ce film Espagnol, qui sort le 3 novembre Buried, 1h 30 sur un type enterré vivant en Irak. Amis Claustrophobes bonjour ! 3 films qui sont donc passés à l’absurde du jeudi et samedi, dont je vous toucherais quelques mots bientôt, accompagnés de quelques choix navets de ma selection.

Site de L'absurde Séance

Vendredi 15 octobre 2010 à 18:13

http://all-the-movies.cowblog.fr/images/deshommesetdesdieuxbeauvois.jpgDes Hommes et des Dieux (2010) réalisé par Xavier Beauvois
Avec Lambert Wilson, Michael Londsale, Olivier Rabourdin, Phillipe Laudenbach, Jacques Herlin...

Synopsis
Un monastère perché dans les montagnes du Maghreb, dans les années 1990. Huit moines chrétiens français vivent en harmonie avec leurs frères musulmans. Quand une équipe de travailleurs étrangers est massacrée par un groupe islamiste, la terreur s’installe dans la région. L'armée propose une protection aux moines, mais ceux-ci refusent. Doivent-ils partir ? Malgré les menaces grandissantes qui les entourent, la décision des moines de rester coûte que coûte, se concrétise jour après jour...
Ce film s’inspire librement de la vie des Moines Cisterciens de Tibhirine en Algérie de 1993 jusqu’à leur enlèvement en 1996.


Ma Critique
Je ne suis pas un fin connaisseur de Xavier Beavois, mais je pense avoir vu assez d’œuvres de sa filmo pour me faire une opinion sur sa qualité de réalisateur. S’il est un film qui m’a particulièrement plu, ce serait son récent Le Petit Lieutenant, son dernier film en 2005, mettant en scène une belle petite brochette d’acteurs frais tels que les prometteurs Jalil Laspert et Roschdy Zem pour faire un polar d’ambiance filmant les premiers pas de Jalil dans la police nationale avec pour fond Paris au petit matin.
 
 Avant ça, Beauvois filmait du pur auteur avec ses trois premiers films très difficiles d’accès : Nord en 1991 où l’histoire de consanguins passionnés liant mère et fils, ce dernier joué par le réalisateur en question – N’oublie pas que tu vas Mourir en 1995 sur le sida d’un cas de jeune étudiant en histoire de l’art échappant au service militaire (encore Xavier en l’occurrence...) et découvrant les joies de l’homosexualité, l’amour (avec Chiara Mastroianni) et de la drogue (avec Roschdy Zem). Enfin, avant le premier que je viens de vous citer, il avait réalisé Selon Matthieu en 2000, mettant en scène Nathalie Baye et Benoît Magimel dans une histoire assez ambigüe. C’est bien beau tout ça, Xavier sort un film tous les 5 ans, mais là ça valait le coup d’attendre.
 
Là ça dépassait mes attentes, déjà gagnant du Grand prix du Jury au Festival de Cannes, si acclamé par toute la critique (hormis les revues  Brazil et un avis contre-opposé de Télérama) et qui par son succès dans le box-office français, s’est vu soutenu par des bobines supplémentaires afin de le diffuser partout et plus souvent.
 
Ces phénomènes ne sont pas anodins, Des Hommes et des Dieux est un chef-d’oeuvre à proprement parler sans superlatifs inutiles : c’est un chef-d’oeuvre. Pour une fois que le cinéma français ose produire des perles aussi belles. Parce que sérieusement, ce film n’est que mon 2e coup de coeur français de l’année 2010 après Mammuth de Kervern et Délépine (et encore, il ne l’épaule même pas.) alors que l’année se termine.
 
Xavier Beauvois filme le silence et le dialogue mieux que personne ne l’ait jamais fait. Il prend le temps d’observer le moindre détail de l’image, en insistant sur la personnalité des personnages de l’histoire sans jamais ennuyer le spectateur. En plus de ça, c’est un film sur la paix. On se dit, comment être aussi bon et aussi pacifistes dans ce monde de barbares ? Il y a aussi une question qui n’est pourtant pas la principale. Respectant la religion catholique et musulmane, un autre élément apparaît. Le respect mutuel entre les deux religions. Il n’est pas question d’un côté de la pédophilie, des scandales du pape et de l’autre côté, il n’est pas non plus question de l’Al Quaïda et de la misogynie. Il filme la religion telle qu’elle est : une source de pureté et de paix. Car après tout, au-delà d’être une idéologie, la religion n’est elle pas une source de réflexion ? L’entente cordiale et la solidarité entre ces deux religions nous rassure.
 
 En plus de ça, il y a cette complicité entre les moines de l’ordre cistercien mené tambour battant par les 9 frères tous aussi bons les uns que les autres. Mention spéciale évidemment au génial Michael Londsale et l’inouï Lambert Wilson qui n’a jamais tenu un rôle aussi bon. Ils prient ensemble, en commun, s’entraident et aident les populations. Et ils ont un courage incroyable. Sans les considérer comme des héros ni des martyrs pour autant, Xavier les rend vivants tout au long du film et insiste sur leur bonheur constant d’avoir des liens aussi profonds en matière de camaraderie. Il l’emporte même sur le tableau d’arrière-plan, cette violence d’un pays au gouvernement corrompu soutenue par la guerre civile algérienne.
 
Les dernières images sont à couper le souffle jusqu’au texte blanc sur noir. Pourtant elles sont floues, incertaines comme pour symboliser le fait que leur meurtre reste une affaire non élucidée - commanditée par les terroristes ou l’état? - On ne sait pas, et pourtant ce n’est pas ce qui nous préoccupe le plus dans le film mais plutôt l’observation du silence, des choses qui nous entourent car le dernier film de Beauvois est un film sur l’esprit de la paix avant d’être un film d’auteur réaliste, même si il l’est profondément.
 
Quelque soit l’idéologie ou la religion, Des Hommes et Des Dieux restera le même sublime film aux yeux de tous (mais après c’est les goûts et les couleurs évidemment). Donc quelque soit votre préjugé sur le sujet, foncez-y et vous n’y ressortirez pas indemnes.

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