All-The-Movies
Vous avez dit Cinéma?
Vendredi 11 mars 2011 à 20:00
Avec : Harvey Keitel, John Turturro, Delroy Lindo, Sticky Fingaz, Mekhi Phifer...
Synopsis : Contrairement à son frère Strike, devenu dealer, Victor Dunham mène une existence familiale des plus saines. Jusqu'au jour où il se charge d'une mission à la place de Strike...
Ma Critique : Il y a quelques temps Clockers était un film qui m'attirait beaucoup tant par son équipe technique - Spike Lee, qui est un cinéaste que j'apprécie et admire, et le casting notamment mené par le duo irréprochable Harvey Keitel et John Turturro en flics qui limite se complètent leurs phrases - mais aussi son sujet, l'approche violente de Spike sur la jeunesse en perdition et les problèmes de cité américaine (drogues, pauvreté, crime...) et également car c'est un des films de ma naissance (le 22 novembre 1995, lendemain du 21.).
Je ne m'étais pas trompé sur la qualité de ce très bon film. Adapté d'une histoire écrite par Richard Price, Clockers se penche donc sur ces jeunes qui trafiquent de la drogue en seconde zone. Ils ne sont jamais considérés comme des vrais dealers mais plutôt pour des merdeux qui tentent de gagner un petit peu plus d'argent pour gagner leur vie minable. La mise en scène, les plans, les dialogues : tout a un air ironique pour un film qui ne l'est pas du tout, mais au contraire très sérieux et révélateur. A commencer par ce générique de début violent voire presque dérangeant, qui zoome doucement sur des photos de règlements de compte tout en plaçant ses titres sur fond d'une musique langoureuse de Jazz. Tout ça laisse perplexe, et nous laisse passer 2 heures ciblées sur un de ces dealers, Victor Dunham se détruisant aux Cracks et qui pourtant a une passion attachante mais insolite pour les trains... Ce mode de vie n'est clairement pas celui adapté à son caractère. Il est la représentation de tous ces gosses qui se prennent pour des caïds mais qui ne valent pas un sou. Le film n'est pas particulièrement violent, mais il a une ironie et un second degré (qui se retrouvent dans l'excellent duo Keitel/Turturro) plutôt dérangeant, et le mode de filmer de Lee est comme celui de Jungle Fever et Do the Right Thing, très branché et divertissant. Pour le rendre bien contemporain de son époque on y ajoute une bande son hip-hop comme on l'aime et pas ces daubes ricaines fricées, voilà Clockers. Ou la vision de tous ces jeunes qui pètent plus haut que leur cul, une morale assez perceptible pour un film à la trame policière passionante.
Jeudi 10 mars 2011 à 20:00
Avec Guy Pearce, Robert Carlyle, David Arquette, Jeremy Davies, Jeffrey Jones, John Spencer, Stephen Spinella...
Synopsis : Pendant la guerre américano-mexicaine, le capitaine John Boyd se voit muté dans un fort isolé de Californie après avoir commis un acte de bravoure ambigu. Arrivé à sa nouvelle affectation, Boyd et la garnison, fort réduite, du fort recueillent un étrange individu traumatisé, Colqhoun, qui leur relate les actes de cannibalisme auxquels il a eu recours alors qu'il était bloqué dans une grotte avec plusieurs personnes. Le colonel Hart, commandant du fort, décide alors de diriger une expédition ayant pour destination cette grotte afin de sauver d'éventuels survivants. Arrivés sur place, Boyd et le soldat Reich descendent dans la grotte et y font une macabre découverte alors que le comportement de Colqhoun est de plus en plus étrange.
Ma Critique : Pas très connu, voire même pas reconnu, boudé par une grande partie des critiques et échec cuisant au box-office, la petite perle que j'ai découverte récemment est Ravenous. Vorace est un film totalement foutraque, un western cannibale fascinant, dérangeant, plongé dans des abimes de glauque et de mauvais goût qui ressortent par l'humour noir omniprésent dans le film. Un volontaire pour interpréter un cannibale rendu fou par le froid ? Robert Carlyle bien sûr, notre cher écossais Begbie de Trainspotting et de Full Monty interprète un homme aussi déjanté que son rôle d'alcoolique irlandais 10 ans auparavant, sauf que là ce n'est pas du whisky qu'il abuse, mais plutôt de la chair humaine.
Hannibal Lecter mange pour prouver son mécontentement ou pour le bien de la société les tribus de Cannibal Holocaust cherchent juste à se faire plaisir et à se nourir .. Là le concept du film est plutôt simple : selon une vieillerie indienne, manger un corps humain revient à s'emparer de son âme, et une addiction se crée aussitôt. Si il est simple, il est efficace. Le cannibalisme n'a jamais été traité de cette façon, et je pense n'avoir jamais vu un film qui l'illustrait aussi bien. Parce que là c'est un plaisir malsain, auquel personne ne peut y remédier. Nous sommes tous des animaux et nous pouvons nous manger à n'importe quel moment, il suffit d'y avoir goûté, mais le capitaine John Boyd interprété par Guy Pearce (démineurs, le discours d’un roi plus récemment) est prêt à y remédier.
La réalisatrice Antonia Bird (Face et Prêtres qui mettaient déjà en scène Carlyle) parvient donc à nous filer des frissons sur un décor qui file le vertige (montagnes glaciales californiennes) et surtout soutenu par une sublime musique oscillant entre farandoles irlandaises au violon, guimbardes, accordéon et arrangements électroniques, composée par le leader de Blur et créateur de Gorillaz, le fameux Damon Albarn en collaboration avec Michael Nyman. Il donne cette ambiance unique très particulière à ce film, dès les premières scènes (la bataille, les cadavres..) à séquence finale, apocalyptique jusqu'au dernier plan qui nous laisse sur le cul. Original, unique, sanguinolent et corrosif : Un film à voir parce qu'il inscrit un nouveau genre entre Western et film d'horreur d'une morale absurde et ironique, une fois que vous y aurez goûté vous ne vous en passerez plus. Ca s'appelle Vorace, et ça vous glace le sang, vous file les crocs et si vous êtes assez indulgents un rictus pourra se former sur vos lèvres gercées et un rire jaune sortir de votre bouche. Miam.
You are who you eat !
Mercredi 9 mars 2011 à 15:56
Avec : Jeff Bridges, Hailee Steinfield, Matt Damon, Josh Brolin, Barry Peper....
Synopsis : Mattie Ross est une jeune fille de 14 ans très déterminée. Elle veut venger la mort de son père, assassiné lâchement par un de ses employés nommé Tom Chaney. Ce dernier s'est enfui en territoire indien avec une bande de hors-la-loi menée par Lucky Ned Pepper. Puisque la justice ne semble pas s'en préoccuper, Mattie décide pour le retrouver d'engager le Marshal le plus coriace de la région, Rooster Cogburn.
Ma Critique Le plus dur chez les frères Coen, c'est de se dire qu'il va falloir attendre encore un an pour voir leur prochaine réalisation. Le film annuel 2011 des trublions du cinéma américain est le remake de 300 dollars pour un sherif, mis en scène par Henry Hathaway qui mettait en avant ce bon vieux John Wayne dans le rôle du tueur à gages Rooster. Jeff Bridges pose son peignoir et sa cassette des Creedence du Big Lebowski pour rejoindre une seconde fois les frangins, et participer à leur version de ce chef-d'oeuvre. On peut retenir à ses côtés, une fillette du nom de Hailee Stenfield qui a réellement 14 ans et dont l'interprétation lui promet une formidable carrière cinématographique, ainsi que Matt Damon (qui pour une fois est vraiment super attachant et pas du tout insupportable en Laboeuf) ou encore Josh Brolin dans le rôle de Chaney qu'on avait apprécié dans No country for Old Men.
Dimanche 23 janvier 2011 à 1:44
Avec Vincent Cassel, Olivier Barthélémy, Justine Lerooy, Vanessa Decat, Pierre Boulanger...
Synopsis : Patrick et Rémy n'ont ni langue, ni pays, ni armée : ils sont roux. Ensemble ils vont combattre le monde et sa morale, dans une quête hallucinée vers l'Irlande et la liberté.
Ma Critique : A peu près 3 ou 4 mois, c'est ce que j'ai attendu pour voir Notre Jour Viendra sortir en salles en Septembre parce que j'avais appris que Vincent Cassel et Olivier Barthélémy jouaient deux roux mal dans leur peau, et seraient mis en scène par Romain Gavras du Koutrajamé. Cet homme, fils de Costa Gavras (cinéaste respectable à mon goût) qui s'est déjà penché sur le sujet des cheveux roux en signant un clip controversé, choquant, insoutenable pour la chanteuse M.I.A. « Born Free » où une rafle de roux se fait par l'armée américaine avant de les foutre dans un bus qui les mèneront dans un désert californien truffé de mines qui les feront exploser au ralenti, créant une polémique folle aux States et en France, censure sur youtube. Et puis il avait fait un autre clip choc, à savoir Stress de Justice qui mîmait un reportage sur des casseurs mettant le feu à une banlieue parisienne (ainsi qu'une vidéo sur leur tournée, A Cross the Universe)... Romain est un cinéaste disons-le plutôt prometteur, même si son discours à la sortie de son film était du genre « J'ai fait le film dont j'avais envie, je m'en fous si les gens le reçoivent pas » ce qui est pas très correct de la part d'un sacré pistonné d'une vingtaine d'années qui vient de démarrer sa carrière ! Bref il vient de commencer avec un ego, mais son premier film est clairement incroyable.
Après un trailer très bien foutu qui m'a presque rendu fou tellement il était énigmatique, puis par une bande-annonce qu'il était un peu moins, il sort au cinéma. aucune salle le diffusait dans ma région, introuvable sur le net, inexistant dans la Fnac au moment où je vous écris ces lignes... Je viens de le voir ce soir par cas de force majeure après 4 mois de sa sortie. Si je m'intéresse autant à ce film c'est pas parce que je suis roux, mais que je voulais absolument voir l'approche qu'allait mener Gavras sur un sujet que presque personne n'a jamais touché à part lui. Les roux sont parfois victimes d'un racisme ordinaire, qui peut partir du légèrement sympathique jusqu'à un rejet pouvant entraîner la perte de l'identité du rouquin. Pourquoi ? Jamais su. Certains le prennent bien ou font avec. D'autres sont mal dans leur peau. Patrick et Rémy le sont, et ce film est leur odyssée. Ce n'est pas un film sur les roux à proprement parler, non. Les roux sont un exemple comme un autre, le scénario traite de toutes formes de racisme ordinaire et de ségrégations, ou encore de ce qui se trame dans la tête des jeunes...
Gavras filme avec beaucoup de passion son sujet, même si l'histoire peut paraître un tantinet décousue voire même totalement absurde (parce qu'au final, Vincent Cassel a beau en faire des caisses, on sait pas ce qu'il veut...) a base de travellings, caméras embarquées ou plans d'ensembles vraiment sensationnels, on sent le frais, le cinéaste qui débute. Le duo Vincent Cassel/Olivier Barthélémy dans leur relation attachante de grand et petit frère est juste étonnant, respectivement confirmé, excellent comme d'habitude et l'autre pré-nommé aux Césars du meilleur espoir masculin après deux véritables rôles (Après Sheitan de Chapiron) et une vingtaine d'année. Les images sont très fortes, surtout grâce à la photographie que l'on doit à Kim Chapiron (Photographe de plateau, qui fait parti du Koutrajamé – Sheitan, Dog Pound -) et portées par la musique à mi-chemin entre classique piano puis aux touches éléctroniques composées par SebastiAn.
La première partie du film nous installe dans le décor Nord Pas-de-Calais très laid, à la population et aux mœurs presque détestables par la monotonie de la région et de la mocheté du paysage que ce soit par les autoroutes ou usines. (Mais croyez-pas j'aime bien le Nord moi !). Il y a cet adolescent roux Rémy perdu entre sa mère et sa soeur, fan de l'équipe d'Arsenal, rejeté dans son équipe de foot, perdu dans sa sexualité, traumatisé par sa primaire. Puis il rencontre Patrick, psychologue roux lui aussi, qui va l'emmener en quête dans le Nord. Le premier de ces deux compères veut partir en Irlande rejoindre ses amis roux, le second lui explique que si tous les roux partent en Irlande vivre avec les autres roux cela n'a plus aucun intêrèt. Il veut être le messie. Les 45 dernières minutes manquent peut-être un peu de rythme, la partie dans l'hôtel est plus que malsaine notamment pour la scène du Jacuzzi.. Mais après ça, le fin du film est juste époustouflante, les 20 dernières minutes à couper le souffle, du rasage de Rémy dans la pharmacie et la scène du mariage qui s'en suit, la démarche des deux roux et leur combat à l'arbalète dans le coin industriel de Calais contre les ouvriers, le ferry prêt à être rempli uniquement de roux cherchant à aller eux aussi en Irlande... Jusqu'à la dernière scène, particulièrement émouvante.
Suicide commercial bien évidemment, Gavras présente son film comme une comédie dramatique romantique.
Une sorte de Road-Movie halluciné rappelant Les Valseuses de Blier., malsain, ironiquement optimiste, choquant, frustrant mais surtout très touchant. La quête de deux roux dans une société dominée par le racisme ordinaire et la violence. Un petit bijou français de 2010, sans doute celui que j'attendais depuis quelque temps et qui aurait pourtant pu ne pas tenir ses promesses ou plutôt celui que j'aurais aimé réaliser, mais détruit par la critique.
« Ma chevelure vous irrite ? Je la laisserais pousser. Mes actions, mes attitudes vous dérangent ? Je les amplifierais. Et quand un jour je resterais indifférent face à vous, et que je pourrais être celui que je dois être. Ce jour là, malgré ce dégoût, cette honte, vous m'aimerez. Pour ce que je suis. » Voici un making-of très fort du film, réalisé par le co-scénariste Karim Boukercha, qui vous permettra de voir les images les plus fortes du film, si vous n'avez pas la motivation ou l'occasion de le voir.
Vendredi 14 janvier 2011 à 22:48
(pour lire certaines chroniques complètes des films, cliquer sur la dernière phrase, les commentaires terminant par une étoile sont ceux qui en possèdent une)
Le Meilleur, la crème des crèmes, les claques, l'incontournable en 9 films étrangers.
Buried reste la surprise de l'année, un concept prometteur servi par un nouvel arrivant de la nouvelle vague du cinéma d'horreur espagnol. 1 h 30 entre 4 planches, les cinéphiles avertis tout comme les amateurs de la claustrophobie en quête d'émotions fortes y trouvent leur compte. Une très belle réussite. (*Lire la chronique)
The Ghost Writer est le retour parfait de Roman Polanski, jamais il n'a été aussi bon en cinéaste, Ewan mc Gregor n'a jamais été aussi bon depuis Trainspotting et Pierce Brosman n'a jamais été aussi bon tout court. La mise en scène et le lieu lui servant de décor sont sublimes, le film ne l'est pas moins. Quand Kafka rencontre Hitchcock dans sa période britannique.(*Lire la chronique)
Rubber est l'OFNI de l'année, l'histoire de Robert Le Pneu dévastateur qui explose la tête de gens qui s'opposent à sa route rien par des moyens de télékinésie et observé par un groupe d'innocents avec des jumelles qui assistent à un spectacle dans le désert, tel un film au cinéma. Quentin Dupieux allias Mr Oizo signe un film foutraque dont la BO est composée par lui-même et son pote de Justice Gaspard Augé, joussif, gore, presque dérangeant, et totalement au absurde, hommage au No Reason. (*Lire la chronique)
Dog Pound est de son côté ma claque 2010, une vision des prisons pour mineurs américaines désespérée, violente et sans mercis. Le tout y est, la fin est époustouflante avec un incroyable Adam Butcher. Kim Chapiron du Koutrajamé m'a étonné vu son précèdent film Sheitan assez mauvais à mon goût. Je me répète : époustouflant. (*Lire la chronique)
Le viking filmé par Nicolas Winding Refn, un trip fascinant, ultra-violent et passionant. La photographie, les effets de style, le découpage : tout ne peut être que magnifique sur Le Guerrier Silencieux - Vahalla Rising, voyage totalement barré et à peine compréhensible. Mads Mikkelsen y est formidable. (*Lire la chronique)
Les frères Coen (mes réalisateurs de prédilection soit dit en passant) signent un énième chef-d'oeuvre, A Serious Man est un film mélancolique et dérangeant voire presque déprimant avec pour fond les années 60 au son de Somebody to Love des Jefferson Airplane. Une fable juive éclaircie par des touches d'humour mais très noire, qui prouve l'amour de Joël et Ethan pour leur religion et fait écho à leur enfance. Une pure comédie dramatique cruelle mais minutieuse que beaucoup de magazines et chroniqueurs oublient dans leur top de l'année !
Je me sens un peu honteux de placer Machete dans le top du top de 2010, mais c'est plus fort que moi... C'est tellement booon ! Robert Rodriguez en collaboration avec Ethan Maniquis adapte enfin les aventures du Machete qui nous avait laissé sur notre faim par la légendaire bande-annonce passée sur le double programme Feature Grindhouse avec son compère Tarantino. Son cousin au casier judicaire lourd Danny Trejo interprète le rôle de sa vie, le personnage qu'il lui correspond parfaitement. Que aussi de la prestation de Robert De Niro en fervent républicain raciste et de Steven Seagal enfin dans un rôle intéressant de gros méchant se faisant masser dans sa piscine... Et aussi des deux bimbos Jessica Alba et Michelle Rodriguez sexys et méchamment excellentes ou encore de Cheech Marin (après ses interprétations plus ou moins importantes dans les précèdents film de Robert..) en curé frangin de Machete. Les scènes d'action gores et magnifiquement bien réalisées sont irrésistibles, l'humour y est avec des situations classiques et des dialogues cultes. Une sorte de synthèse de tous les films de Rodriguez, ce gamin du cinéma bis qui (au contraire de son compère) ne se prend jamais au sérieux et cherche toujours à nous divertir avec ce qu'il faut. La fin est en revanche, du grand n'importe quoi. Mais c'est excellent et j'en redemande du Machete Kills et Machete Kills Again. Qu'une seule chose à dire : "They Just Fuck with the wrong mexican".
Du très bon Français...
Je le dirais jamais assez, Des Hommes et des Dieux reste le meilleur film français de l'année et mérite bien le grand prix de Jury sur la croisette, et son succès au box-office. Xavier Beauvois met en scène une équipe de prêtres tous aussi excellents au niveau de jeu d'acteur et complices (mention spéciale à Lambert Wilson et Michael Londsale). Remet en perspective les véritables valeurs de la religion (l'apaisement, la réflexion) et signe au final un film émouvant où chaque plan et chaque parole sont sacrées. Un saint-Graal. (*Lire la chronique)
Je pense que le meilleur film français de l'année portera le nom d'une moto mythique. Mammuth est une pure merveille pleine d'une poésie, né de la plume et de la caméra des deux Grolandiens : Gustav Kervern et Benoît Délépine (A qui l'on doit Avida et Louise-Michel). A-t-on déjà vu un Gérard Depardieu zen, innocent et qui ne s'énerve jamais? Voici un profil de retraité, qui a pour cadeau un puzzle pour son départ. Il a travaillé depuis ses 16 ans, et il a pas bronché. Il s'emmerde donc, et part en solitaire pour trouver ses fiches de payes dans les différents boulots qu'il a exercé. Dans sonc chemin, il croisera Poelvoorde (qui fait du Poelvoorde, mais c'est toujours marrant), Dick Annegarn en gardien de cimetière, Mouglalis en fausse handicapée, Bouli Lanners en recruteur schizophrène, Kervern, le dessinateur Blutch en employé de caisse... que du beau monde ma foi (et puis y a aussi Isabelle Adjani à la chirurgie ésthétique en amour perdu). Le film prend de manière sombre les gens dans leur plus profond désespoir, et traite de sujets difficiles comme la solitude, l'ennui ou l'incompréhension et la tendance désagréable, la méchanceté des gens. Enfin un film qui fait vivre le cinéma français!
Comment un film alliant Jean Dujardin et Albert Dupontel (mon acteur français favori) respectivement dans le rôle d'un écrivain et de son cancer, mis en scène par le maître du décalé Bertrand Blier peut-être mauvais ? C'est bien la question que je me suis posée en rentrant dans la salle étonnamment vide qui projettait Le Bruit des Glaçons que j'attendais depuis un certain moment quand j'ai ouïe parler de la fusion Albert/Jean/Bertrand. A cela s'ajoute Audrey Dana et quelques autres bons acteurs français, avec une BO assez foutraque à laquelle s'intègre des morceaux parfaitement adaptés au décor décalé du film. Le cocktel fait mouche, on rit jaune, on est ravi, rien que pour les dialogues et la performance d'acteur avec ce duo inoubliable que l'on a pas vu depuis Le Convoyeur de Boukhrief.... Après il faut aimer, c'est clair...
Pour le coup, j'ai vu La Princesse de Montpensier dans le cadre d'une avant-première en présence du génial Bertrand Tavernier à qui on doit une partie de l'excellence du bon cinéma français. Avec un casting pareil (Lambert Wilson en état de grâce si je puis dire après son rôle de moine, Gaspard Ulliel, Raphael Personnaz, Grégoire Leprince-Ringuet... et Mélanie Thierry un peu juste selon moi. En plus de ça, on y ajoute un brin de la comédie française avec Michel Vuillermoz acteur d'exception). Mais c'est agréable de passer un moment comme celui-ci, de voir un bon film d'époque de notre Pays, avec un Moyen-âge sordide et une musique de Phillipe Sarde "formidable surtout dans le générique de fin" comme décrit le cinéaste. Après Dans la brûme électrique, Tavernier s'attaque donc à une adaptation d'une nouvelle de Lafayette vraiment très réussie. Il nous a expliqué divers anecdotes à propos du films notamment que le tournage fut hasardeux, les costumes piqués par ceux qui font les Tudors et que Lambert Wilson a presque rien demandé en salaire pour sa performance remarquable... Discuter avec un cinéphile aussi éclairé que Bertrand Tavernier, ça rend obligatoirement fan du 7e art français.
En 2002, Gaspard Noé nous laissait avec Irréversible mettant en scène Albert Dupontel, Monica Belluci et Vincent Cassel dans un film insoutenable mais extraordinaire sur le plan cinématographique... Après avoir réalisé Eva (une série de trois courts-métrages coquins) puis un court We Fuck Alone pour le collectif porno Destricted en passant par des clips (Protège moi de Placebo) il revient sur le long-métrage avec un film particulier qui en a choqué plus d'un. Enter the Void projette la longue errance de l'esprit d'Oscar (joué par Nathaniel Brown) un dealer de Tokyo à la 1ère personne. Un trip psychédélique, hallucinant, sexy, flashy, coloré, taré et révolutionnaire, Quand Gaspard Noé se détache du porno, c'est un foutu bon cinéaste (ses projets : le porno 3D !).
J'ai beaucoup attendu Gardiens de l'ordre parce que j'adore Nicolas Boukhrief (surtout pour le convoyeur en fait...). Je ne suis pas du tout déçu, le film réuni une tripotée de supers acteurs comme Cécile de France, Fred Testot (méconnaissable, le jour il faisait Tata Suzane, la nuit il neutralisait des maîtres-chiens), Nicolas Marié mais aussi le super Julien Boissolier et Gilles Gaston Dreyfus. Ces deux derniers ayant tenus des rôles dans Convoyeur.
L'histoire, c'est du carrêment n'importe quoi mais on se laisse porter par la beauté de l'image et l'action soudaine. Et puis franchement, des bons policiers français y en a pas des masses. Donc bonne surprise, mais on aime ou on aime pas, c'est sûr.
Et il manque Tournée, Les Petits Mouchoirs et surtout Notre Jour Viendra que je vais voir de ce pas
De l'excellent, des découvertes, de la confirmation de cinéastes... tous genres confondus.
Même si le dernier David Fincher (qui nous avait émeut par L'étrange histoire de Benjamin Button et qui a une des filmographies les plus intactes du 7e art), The Social Network est particulièrement génial, je n'arriverais pas à le classer dans les claques... Le film est très bon, brillant, rythmé et Geek. La musique de Trent Reznor (leader de Nine Inch Nails que je connais bien par l'intermédiaire de mon frangin qui est fan invétéré de ce groupe) est extraordinaire, et rappelle le Closer qui passait dans le générique de Seven une dizaine d'annés auparavant. Les acteurs sont impressionants, tant par Justin Timberlake (qui m'a étonné) ou Andrew Garfield mais surtout Jesse Eisenberg excellant dans le rôle du Mark Zuckerberg fondateur du Facebook qui nous domine au quotidien, et que l'on déteste bien comme il faut parce que c'est un geek bien comme il faut. Une réussite comme seul David Fincher sait les faire même si le film n'atteint pas toutes mes attentes fantasmées.
Réalisateur de la trilogie Cube, et de Nothing (deux concepts impressionnants et très bien foutus), Vincenzo Natali nous sort son nouveau film : Splice. Une véritable réussite, menée par deux très bons acteurs avec Adrien Brody et Sarah Polley. Le film est loin d’être américanisé, il démarre un peu dans le genre, et termine dans un véritable Chaos au point où on peut même voir Brody se taper un Alien. Ce dernier est assez attachant, mais maléfique et surtout, extrêmement imprévisible. Du moins son esthétisme tient ses promesses. Après il faut aimer, parce que c’est un genre de Science-Fiction assez bizarroïde sans pitié qui peut choquer les petites âmes sensibles dont la plupart ont plutôt intérêt à se diriger vers Twilight 3, sorti début Juillet, certains m’ont dit que c’était le meilleur des trois... Vraiment, une belle surprise !
Adaptation de la BD culte de Mark Millar, Kick Ass gère de manière époustouflante avec des acteurs vraiment sympas (Mark Strong, Nicolas Cage...), ce film déjà culte est doté d'une excellente BO (Ennio Morricone, The Prodigy, Gnarls Barcley...), un rythme effréné constant, un trash bien dosé et un humour décapant. , j'étais pété de rire du début jusqu'à la fin du film, ce qui m'arrive pas très souvent
Des bonnes comédies noires comme ça, on en voit pas des masses, mais celle ci est vraiment très très réussie. En gros, ça se démarque pas mal des films de supers-héros, et s'en moque carrêment. C'est le genre de films qui permet de passer un bon moment, ni intellectuel ni niais : mais complètement barré. Il faut au moins être amateur de cet humour noir omni-présent pour apprécier... mais en tout cas vous connaissez mon verdict, Kick-Ass m'a boté le cul.
Passage réussi à la comédie pour Faith Akin (Head On, De l'autre côté...), certains diront le contraire mais selon moi Soul Kitchen est une excellente comédie, qui ne manque pas d'humour noir quand il en faut. : Adam Bousdoukos, Moriz Bleibtreu ou Biro Unuël sont en tout cas de très bons comédiens allemands. Sur une BO Funk/Soul très branchée, on se marre comme des petits fous devant la cuisine allemande d'Akin et les tribulations de Zinos et ses amis. Au fond, on réverait tous d'un Soul Kitchen près de chez nous.
I Love You Phillip Morris est loin d'être une mauvaise comédie, mais un film très réussi et engagé par son cynisme sur l'homosexualité en se basant sur l'histoire de Phillip Morris. L'humour est décapant, une fraîche comédie (dramatique) avec un duo Jim Carrey/Ewan Mc Gregor irrésistible. Enfin une production Luc Besson pas mauvaise !
Notre fierté du cinéma français revient avec un film américanisé mais excellent, le remake 3D (oh excuse moi Alexandre...) de Piranha est particulièrement réussi, atteignant le summum du gore presque vers l'insoutenable. Mais c'est à mourir honteusement de rire, même si la 3D ne sert à rien. (*Lire la chronique)
Quelques Malheureuses déceptions choisies au hasard ... (excluant les daubes à souhait qu'il ne sert à rien de présenter) pour faire style que je peux aussi critiquer.
Attention, Monsters n'est pas un mauvais film, juste une déception. Je m'attendais à un véritable film d'horreur à zone infectée mexicaine en allant le voir à l'absurde séance mais finalement ça ressemblait à Lost In Translation mais version je traîne au mexique où y a des pieuvres géantes qu'on voit à peine. La réalisation a beau être soignée, je n'ai pas accroché au film et à son intrigue, par son ton mou et son manque de spectaculaire si ce n'est quelques séquences à couper le souffle. Une sorte de nouveau genre arrive, je me sens un peu perdu à le critiquer juste parce qu'il atteignait pas mes attentes. Mais attention mon ami Louis l'explique mieux ici
Certes c'est marrant de faire genre : Waaah je vais refaire un classique de John Mc Tiernan avec le maximum de clichés possible et je vais en mettre plusieurs de Predators cette fois-ci, comme pour James Cameron avec Aliens sauf que je vais faire un truc pourri tout en prenant l'acteur le moins approprié pour endosser la relève de Schwarzennegger alors qu'il est pas musclé et qu'il a une gueule d'ange. Bref c'est presque ça, on y trouve une fille manquée (qui finit par survivre avec Adrien Brody, le beau Marines qui s'est musclé spécial pour le film...), un asiatique fan d'arts martiaux qui finira par combattre au sabre notre rasta, un black mercenaire, un russe fan d'explosifs... que des clichés et par dessus tout Laurence Fishburne qui a un rôle tout pourri et Danny Trejo qui ne dit pas un mot et meurt directement. On sent bien le producteur (Robert Rodriguez) qui a mis une condition pour placer son cousin, que le réalisateur a directement dézingué parce qu'il avait pas envie de le mettre en scène. C'est juste divertissant, ça reste un navet.
Mais surtout True Grit des frères Coen, mon attente. Je vous laisse en vous souhaitant mes meilleurs voeux cinéma pour 2011 !