
Avec Ray Liotta, Robert De Niro, Joe Pesci, Lorraine Braco...
Synopsis Depuis sa plus tendre enfance, Henry Hill, né d'un père irlandais et d'une mère sicilienne, veut devenir gangster et appartenir à la Mafia. Adolescent dans les années cinquante, il commence par travailler pour le compte de Paul Cicero et voue une grande admiration pour Jimmy Conway, qui a fait du détournement de camions sa grande spécialité. Lucide et ambitieux, il contribue au casse des entrepôts de l'aéroport d'Idlewild et épouse Karen, une jeune Juive qu'il trompe régulièrement. Mais son implication dans le trafic de drogue le fera plonger...
Ma Critique Martin Scorsese a un talent fou pour ce qui est des films de gangsters (Casino, Mean Streets, The Departed). Il arrive à créer des fresques plus ou moins longues, avec un casting de choix, qui arrive à faire tenir l’histoire, et développer des relations, soit mauvaises, soit positives entre les protagonistes.
The Goodfellas, de son nom original, possède ces éléments, qui permettent de nous plonger dans un univers de violence, de règlements de comptes, de trahisons ou encore de simples adultères. Le casting lui est excellent, on met Robert De Niro (Jimmy Conway) en tête d’affiche (alors qu’il n’est pas le personnage principal) avec son légendaire caractère mafieux avec ses expressions faciales, irrésistibles. Pourtant, le héros de ce film est Ray Liotta (Henry Hill), un acteur qui démarrera sa carrière en partie grâce à ce film.
Et puis surtout, l’énervé, l’impulsif, possessif Joe Pesci. Qui reprend son rôle de mafioso ultra-violent, et joue Tommy De Vito Et au lieu de donner la réplique à Schwarzenegger, il la donne à un petit mafieux « -Alala, que tu es drôle -Quoi, pourquoi je te fais rire ? C’est ma voix, ma tête, ma taille qui te fait rire ? -Non, je disais juste que tu avais des blagues marrantes –C’est ça ouais ! » On a envie de le tuer ce gangster, il fout tout en l’air. Pourtant on le voit en petite frappe énervée, découpant des traîtres ou témoins puis les enterrant dans une forêt. Et dix minutes après, on le voit en train de manger des pasta chez sa mère avec De Niro et Liotta, qui les a obligés de manger « Mamma, le pasta sono trop cuite ! ». Son rôle contribue énormément à l’esprit sanguinaire du film, et il le reprendra dans Casino, où on le retrouvera en train de serrer la tête de quelqu’un dans un étau.
Martin Scorsese filme très vite la violence, il ne nous prévient pas. Même les mafieux nous préviennent, ils débarquent chez les cibles, sympathisent avec eux genre « Un Café ? », ils acceptent, discutent, et dès le dos tourné, une balle dans la nuque. A noter dans ce genre de moment, l’apparition de Samuel L. Jackson très jeune, qui se fait trucider par Pesci dans son appartement.
En fait, il ne prend pas l’exemple de certains cultes mafieux, comme le remake de Scarface par Brian De Palma, où Al Pacino met des heures à tuer quelqu’un, qui le supplie. Là, ce n’est pas le cas, on ne s’y attend jamais.
Si on résume en quelques lignes le film, on pourrait dire qu’il se découpe en trois parties : - L’enfance de Henry, son ascension dans le milieu mafieux, sa rencontre avec Jimmy, sa montée dans le milieu - L’apogée de sa réussite - Le déclin du milieu.
Ces trois parties sont très bien découpées, même avec la masse d’événements qui arrivent tout au long du film. Scorsese arrive à les contenir grâce à une narration interne omniprésente et surtout un énorme talent dans la manière de filmer, des petites touches d’humour ne manquant pas d’ironie, un choix sans reproches dans le choix des acteurs et aussi une bande originale plutôt calée dans les années 60/70 avec par exemple « Gimme Shelter » des Rolling Stones (en plein trafic de drogues).
Une véritable fresque italo-américaine mafieuse, violente, prenante avec des couteaux, des flingues et des pastas comme aujourd’hui qui se font rares.